L'accès principal de Sciences Po Paris était fermé mercredi matin sur décision de la direction en raison de l'occupation d'une partie de l'établissement par une centaine d'étudiants de l'école en solidarité avec le mouvement de protestation dans les facultés.
Paris - Debut d’occupation dans un bâtiment de #SciencesPo (27 Rue Saint Guillaume) après le vote en AG en faveur d’un blocage ce mardi soir.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 17 avril 2018
Environ 100 étudiants à l’intérieur et installation de plusieurs banderoles sur les fenêtres du bâtiment en cours. pic.twitter.com/xzt3IXocaR
Les cours reprogrammés ailleurs. On ne laisse pas rentrer les étudiants dans le bâtiment par mesure de sécurité. L'accès est barré par des tables et des chaises. Les cours qui y étaient prévus ont été reprogrammés ailleurs", a-t-on confirmé à la direction de la grande école, qui a formé nombre de dirigeants, dont Emmanuel Macron.
"Bloquons la fabrique à élite". Environ 70 étudiants, selon la direction, occupent pacifiquement "la Péniche", le hall principal de l'école où ils avaient décidé de passer la nuit à l'issue d'une assemblée générale. "Occuper Sciences Po est fortement symbolique : en tant que fac où a étudié Emmanuel Macron et de nombreux membres de sa majorité parlementaire", avaient souligné dans la nuit dans un communiqué les étudiants de cette grande école.
Ils ont déployé des banderoles sous les fenêtres de la façade du bâtiment, situé rue Saint-Guillaume dans le 7e arrondissement. Leurs slogans s'adressaient notamment au président de la République : "Macron, ton école est bloquée", "Ici sont formés ceux qui sélectionnent. Bloquons la fabrique à élite", "Les étudiants de Sciences Po contre la machine macronienne". Un autre affirmait la solidarité des étudiants mobilisés avec la cause des migrants: "No border, no nation, stop deportation". Des vivres étaient acheminés par une corde à des étudiants cagoulés qui les réceptionnaient au premier étage par une fenêtre.
"Pas qu'une fabrique à élites". Parmi les étudiants mobilisés, figure Thibault en master de droit. Pour lui, l'action est hautement symbolique : "On montre qu'à Sciences Po, on n'est pas qu'une fabrique à élites. C'est ceux qui vont sélectionner ensuite dans la société, en général, qui sont formés à Sciences-Po. Nous occupons Sciences-Po parce que Macron en est sorti et que nous ne voulons pas finir comme lui. Le jeunesse en a marre, vraiment. Il y a une grande majorité silencieuse à Sciences Po qui est d'accord avec nous", avance-t-il.
"Ça va nous pénaliser". Pour autant, tous ne soutiennent pas le mouvement, comme Raphaël, un première année dont les cours ont été reportés. "Les partiels sont dans deux semaines. Là, il ne reste plus qu'une semaine et demie de cours. Tous les cours qui vont être ratés vont devoir être rattrapés sur la semaine de révision et ça va forcément nous pénaliser." L'étudiant a été informé par mail que son cours était supprimé. Il ajoute : "Les profs viennent pour rien, les étudiants viennent pour rien. Il y en a qui viennent de loin. C'est pénalisant pour tous les étudiants. A la mi-journée, le directeur de Sciences Po avait pu entrer pour tenter de négocier la fin du blocage.