Neymar a rejoué avec le PSG. La star brésilienne, au cœur d'un véritable feuilleton sur son avenir cet été, a marqué un but sublime contre Strasbourg, samedi, offrant une difficile victoire aux siens. Dans son édito sport sur Europe 1, lundi, Virginie Phulpin le rappelle : le "Ney", aussi fantasque et déconnecté du public parisien soit-il, n'est qu'un footballeur.
"Joue et tais-toi. Ne me dites pas que cette phrase ne vous a pas brûlé les lèvres au cours de cet été interminable qu’on a tous passé avec Neymar. C’étaient des vacances all inclusive, déclarations intempestives et manque de respect compris.
Alors samedi, pour sa rentrée, j’avais un peu l’impression de déposer un enfant turbulent à l’école et de pousser un soupir de soulagement. Des sifflets, des banderoles en tribunes. Et pendant le match, on a vu un Neymar souvent assez effacé.
Jusqu'à cette 92ème minute. Un retourné acrobatique pour un but sublime. Quelques secondes de classe après un été crasse. Que vous soyez fan du PSG ou pas, avouez-le, vous aussi vous êtes restés bouche bée. On a vécu un de ces moments de grâce qui fait la beauté d’un sport. Et, bien sûr, c’est Neymar qui nous l’a apporté. Pour rappeler à tout le monde qu’il fait partie des meilleurs joueurs du monde, que tout peut se passer quand il a le ballon, et qu’il est capable de se transcender même devant une foule majoritairement hostile. Du talent et du caractère, c’est le meilleur cocktail du monde. En tout cas sur le terrain."
Neymar a prouvé qu’il était un grand joueur de foot, mais il ne faut pas lui en demander plus.
"Grand joueur et petit homme. Le Brésilien est un footballeur exceptionnel, et c'est déjà pas mal. On s'est encore rendu compte samedi, si on avait besoin d’une preuve supplémentaire, que l’homme Neymar ne vaut sans doute pas grand chose, lui. Pas vraiment 222 millions d’euros, en tout cas [le prix de son transfert record en 2017, NDLR].
Dès que le coup de sifflet final a retenti, il est retombé dans ses travers. Il a quitté le terrain très vite, sans un geste en direction des tribunes, et il est parti tout seul dans les vestiaires. Une petite pause devant les micros pour expliquer qu’il n’a rien à dire aux supporters, et qu’il sait qu’il va jouer à l’extérieur pendant toute la saison. C’est bon, Neymar, tout le monde a bien bien compris que tu ne voulais pas être là. Pour la diplomatie, les excuses, même feintes, on repassera.
Et peu importe finalement. Il est footballeur, pas diplomate. On connaît tous des écrivains, des chanteurs, des comédiens qui nous bouleversent par leur art et nous dégoûtent par leur être. Neymar est de ceux-là aussi, visiblement. Et puisqu'en dehors du terrain, il se comporte davantage en marque qu’en être humain, j'ai envie de lui dire 'Just Do It'. Joue, et c’est tout. Et vu ce qu’il sait faire avec un ballon, c’est déjà énorme."