Quatre mois après la décision du Conseil d'État entérinant l'interdiction du voile dans les compétitions organisée par la Fédération française de football (FFF), voilà que ce thème hautement sensible fait son retour dans le monde du sport. Dimanche dernier, dans l'émission Dimanche en politique sur France 3, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, a étendu le bannissement du voile à l'ensemble de la délégation française lors des Jeux olympiques de Paris 2024.
Aucune athlète tricolore ne pourra donc porter le voile au cours de la prochaine olympiade, quelle que soit la discipline. Un nouveau règlement qui a fait réagir jusqu'à l'ONU qui s'en est émue par la voix de Marta Hurtado, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, qui estime que "personne ne devrait imposer à une femme ce qu'elle doit porter ou non". Pas de quoi ébranler la ministre, venue réaffirmer sa position au micro d'Europe 1 dans l'émission Le studio des légendes.
Une "différence d'approche"
"J'ai d'abord redit le droit. On a eu une décision récente du Conseil d'État qui explique de manière très claire que le principe constitutionnel de la laïcité, la manière dont il se décline dans le sport, est un principe pour tous ceux qui sont sélectionnés par leur fédération en équipe de France", a-t-elle expliqué, mettant ainsi en avant "l'application d'une stricte neutralité" qui se traduit par "l'impossibilité de manifester de manière ostentatoire, comme via le port du voile, une appartenance ou une conviction religieuse".
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Si l'article 50 de la Charte olympique, prohibe lui aussi toute propagande, qu'elle soit politique ou religieuse, le Comité international olympique, estime la ministre, "aborde la question du voile comme s'il s'agissait d'un élément culturel et non cultuel". Amélie Oudéa-Castéra reconnaît donc une "différence d'approche" entre les deux parties, qui n'entrave toutefois pas le "dialogue".
Une spécificité française
Pour la ministre des Sports, hors de question, néanmoins, de renier la "spécificité" française en la matière, "connue à l'échelle internationale". Mais l'intéressée l'assure : les échanges avec l'ONU se poursuivront autour de la question. "Ils savent à quel point nous sommes attentifs à leurs paroles et à la manière dont ils promeuvent des valeurs avec lesquelles nous sommes profondément alignés".