Pedro Almodovar Lion d'or à Venise pour «La chambre d'à côté», son premier film américain

Pedro Almodovar
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avec AFP // Crédit photo : Alberto PIZZOLI / AFP
Pedro Almodóvar s'est vu décerné le Lion d'or par la Mostra de Venise pour son film "La chambre d'à côté", dans lequel le cinéaste met en scène l'actrice britannique Tilda Swinton et l'actrice américaine Julianne Moore, dans une histoire de suicide assisté. "Les êtres humains doivent être libres de vivre et de mourir lorsque la vie leur est insupportable", a-t-il conclu.

La Mostra de Venise a décerné samedi son Lion d'or à l'Espagnol Pedro Almodóvar, lui offrant à 74 ans l'un des prix les plus prestigieux de son immense carrière pour son premier film américain. Dans "La chambre d'à côté", l'ancien enfant terrible de la Movida met en scène l'actrice britannique Tilda Swinton et sa consœur américaine Julianne Moore, dans une histoire de suicide assisté.

"C'est mon premier film en anglais, mais l'esprit est espagnol"

Pedro Almodóvar, auteur de chefs-d'œuvre comme "Tout sur ma mère", "La mauvaise éducation" ou "Douleur et gloire", récompensé aux Oscars, n'avait jamais été consacré par le prix suprême en festival. C'est finalement le jury présidé par Isabelle Huppert, autre grand visage du cinéma d'auteur européen, qui offre cette distinction à l'Espagnol, cinéaste des femmes et des sentiments par excellence. "C'est mon premier film en anglais, mais l'esprit est espagnol", a-t-il commenté en recevant son prix.

 

Film à la tonalité crépusculaire, "La chambre d'à côté" relate l'histoire d'Ingrid (Julianne Moore), autrice de romans angoissée par la fin de l'existence, et Martha (Tilda Swinton), son amie de jeunesse, ancienne reporter de guerre habituée à défier la mort, vivant seule dans son bel appartement new-yorkais et qui, atteinte d'un cancer, décide de mettre fin à ses jours. Personnage haut en couleur, apparaissant encore à Venise vêtu d'un costume rose saumon, Almodóvar n'en recèle pas moins une certaine noirceur, plus marquée ces dernières années. Son film primé "parle d'une femme qui agonise dans un monde qui agonise aussi probablement", a-t-il expliqué.

Lors de la remise du prix, le cinéaste a prononcé un plaidoyer en faveur de ce qu'il qualifie de "droit fondamental" : "Je crois que dire adieu à ce monde proprement et dignement est un droit fondamental de tout être humain", a-t-il affirmé, exhortant "les croyants de toute religion à respecter et ne pas intervenir dans les décisions individuelles à ce sujet". "Les êtres humains doivent être libres de vivre et de mourir lorsque la vie leur est insupportable", a-t-il conclu.