Il fallait une certaine audace pour présenter une telle version du mythe de Zorro. Dans la nouvelle série de Paramount+, disponible dès ce vendredi 6 septembre, le justicier masqué incarné par Jean Dujardin n'a plus rien du super-héros agile et rusé qui a fait rêver les enfants des années 1970 mais coche plutôt toutes les cases du gentil loser. La série met en scène ce nouveau Zorro dans des scènes théâtrales à l'humour potache.
On retrouve ainsi Don Diego de la Vega en 1821, alors qu'il succède à son père (André Dussollier) en tant que maire de Los Angeles. De son vivant, ce dernier a toujours répété à son pauvre fils qu'il était un raté et qu'il ne lui arriverait jamais à la cheville... Hanté par ces critiques qui ont brisé sa confiance en lui, Don Diego veut se prouver à lui-même qu'il est capable de sauver les finances de sa commune. Mais le cupide homme d'affaires Don Emmanuel (Éric Elmosnino) lui met directement des bâtons dans les roues en magouillant pour s'enrichir sur le dos des habitants de la ville. Impuissant, Don Diego n'a plus le choix : vingt ans après l'avoir mis au placard, il renfile son costume de Zorro. Et c'est là que les choses se compliquent... Notre héros a du mal à retrouver ses anciens réflexes et à gérer sa double identité. Surtout quand il se retrouve dans un triangle amoureux à deux avec son épouse Gabriella (Audrey Dana) persuadée de tromper Diego avec Zorro.
"Il y avait une partition à trouver", assure Jean Dujardin
Jean Dujardin se glisse avec une facilité déconcertante dans le rôle de ce nigaud dont le rire tonitruant et les mimiques (notamment le lever de sourcil), rappellent évidemment celles du personnage d'OSS 117. Un fait qui agace le principal intéressé. Non, ce Zorro n'est pas un OSS 117 masqué, a-t-il martelé lors de la conférence de presse de présentation de la série à laquelle nous avons assisté cette semaine dans un hôtel parisien.
"Il se trouve que j'ai les mêmes yeux, la même bouche et que c'est un peu ma tête. C'est vrai que ça joue un peu contre moi. Mais je n'ai jamais pensé à OSS parce que ça n'a pas été écrit comme ça. Il y avait une partition à trouver", s'est-il défendu avant de s'adresser à nous, journalistes : "Ceux qui font bien leur métier le verront, les plus fainéants diront que c'est du OSS masqué". Le message est donc très clair du côté de Jean Dujardin, qui a quand même reconnu pouvoir "s'auto-piéger". "Je le sais, je vois qu'il y a des rappels à des moments, des petits retours mais c'est assez savoureux".
Pour l'actrice Audrey Dana, le personnage de Zorro colle tellement à la peau de Jean Dujardin qu'il était impossible de penser à un autre personnage au moment du tournage. "Je n'ai jamais eu l'impression d'être dans OSS 117", nous a-t-elle assuré en interview avant d'admettre que l'on retrouvait bel et bien dans ce Zorro"des choses réjouissantes d'OSS 117, un humour que peu d'acteurs maîtrisent comme Jean". Au risque de paraître fainéants, nous n'étions donc pas totalement à côté de la plaque en voyant un peu (beaucoup) d'Hubert Bonisseur de la Bath dans ce Zorro...