Il y a cinq ans naissait le mouvement des Gilets jaunes en protestation à la hausse fulgurante du prix des carburants. Si en cette fin d'année 2023, les tarifs sont presque encore plus hauts en raison d'une inflation record et un pouvoir d'achat en chute pour les classes populaires, les Gilets jaunes ont disparu et n'arrivent plus à se rassembler, malgré quelques initiatives sur les ronds-points.
Et à l’image de Jérôme Rodriguez, les leaders historiques ne croient pas à un retour. "Le mouvement est toujours là, il fait certes moins de bruit. Est-ce qu’on a la capacité de remotiver l’ensemble des personnes ? Si on nous donne un peu plus d’espace médiatique, on pourrait peut-être un peu plus percuter. Mais il est compliqué de pouvoir redonner aujourd'hui la même voix qu’on avait eue à l’époque."
>> LIRE AUSSI - Carburant : pourquoi les prix à la pompe ne devraient pas baisser avant la fin de l'année
Une mobilisation qui a un prix
Il en est de même pour Priscilla Ludowski, qui avait lancé la pétition à l’origine du mouvement. "Ce qui peut empêcher que le mouvement redémarre aussi fort, peut être la répression, judiciaire et policière. Et puis ce n’est pas sans conséquence de se mobiliser, ça coûte financièrement, ça coûte psychologiquement. Il y a une forme de résignation parce qu’on se dit qu’on a déjà tout essayé. Les gens ont comme priorité d’aller travailler pour payer leurs factures et vivre ou survivre, en fonction de leur classe sociale", affirme-t-elle.
Aujourd’hui, le litre de carburant coûte en moyenne 30% plus cher qu’en novembre 2018, au début du mouvement des Gilets jaunes.