On ne l'avait pas encore entendu depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". Geoffroy de Bézieux, patron du Medef, propose mardi dans Le Parisien une série de mesures pour "sortir de la crise". "Nous ne pouvons pas nous permettre un week-end supplémentaire de même nature. Sinon, il y aura un risque très fort sur l'emploi", assure-t-il. Et sans surprise, la réponse doit avant tout passer selon lui par une réflexion sur les taxes.
Pour un "Grenelle du pouvoir se déplacer". "Je propose, comme d'autre, un moratoire sur les augmentations de taxes sur les carburants prévues en janvier", le temps d'instaurer un dialogue avec les "gilets jaunes qui ont des revendications raisonnables", avance d'abord le "patron des patrons". Geoffroy de Bézieux en appelle aussi à un "Grenelle du pouvoir se déplacer", afin de discuter de la manière de concilier transition énergétique et pouvoir d'achat. Et le patron du Medef a son idée sur la manière d'orienter les débats en la matière.
"Aujourd'hui, les entreprises paient deux fois. Elles remboursent 50% des abonnements de transport dans les grandes villes et elles paient aussi, au travers de la taxe du versement transport, huit milliards par an pour financer le transport collectif. Je propose qu'une partie de la taxe soit affectée dans les territoires où il n'y a pas de transport en commun. [...] Le meilleur système, c'est de verser les sommes aux entreprises qui se chargeraient de les reverser sous forme d’indemnités kilométriques".
Une hausse du Smic... si elle est financée par l'Etat. Geoffroy de Bézieux se prononce également sur une revendication souvent mise en avant par les "gilets jaunes" : la hausse du Smic. Selon le "patron des patrons", cela ne peut se faire que sous une condition : que ce ne soit pas les entreprises qui payent. "Le Smic va augmenter autour de 1,7% ou 1,8% au premier janvier prochain. C'est déjà un alourdissement du coût du travail. Si on va au-delà et que cela se fait sous forme de baisse des cotisations, très bien ! Si la hausse du Smic est payée par les entreprises, cela se traduira par des destructions d'empois", prévient-il. "On a tous envie que nos salariés soient mieux payés", précise-t-il tout de même.
Le "patron des patrons" préconise par ailleurs "une baisse des impôts pour tout le monde", alertant sur le risque de taxer davantage les entreprises pour rendre du pouvoir d'achat aux ménages, comme le demandent certains "gilets jaunes". De manière générale, il demande au gouvernement de "prendre le temps du dialogue" pour sortir de la crise. Et de ne pas aller "vite, trop vite", au risque de prendre les mauvaises décisions.