Alors que les sociétés d'autoroutes sont reçues mardi au ministère des Transports pour faire un point sur les dégâts et les pertes liés au mouvement des "gilets jaunes", un autre sujet sera certainement évoqué : celui de la hausse des tarifs des péages prévue au 1er février 2019. Elle est défendue par les sociétés d'autoroutes et pourrait devenir un nouveau problème pour l'exécutif.
Une hausse de 1,9%. Cette hausse, d'un montant de 1,9%, est prévue dans les contrats des sociétés d'autoroutes. Et malgré la grogne, le gouvernement n'entend pas revenir sur son principe, si l'on en croit François de Rugy : "Il y a tous les ans, par les contrats qui lient l'État aux sociétés d'autoroutes, des mécanismes de calcul et de réévaluation des tarifs, qui seront évidemment mis en oeuvre comme tous les ans", a confirmé lundi le ministre de la Transition écologique, interrogé sur Europe 1.
"Symbolique d'un prix excessif". Du côté des automobilistes, cette hausse, prévue de longue date, sera automatiquement perçue comme la première taxe de l'année 2019, selon Pierre Chasseray. Le délégué général de l'association "40 Millions d'automobilistes" regrette que les sociétés d'autoroutes ne tiennent pas compte du contexte de cette fin d'année : "Ce n'est pas un hasard si les mouvements des gilets jaunes bloquaient les accès et levaient les barrières des autoroutes ! C'est parce que derrière ces sociétés d'autoroutes, il y a cette symbolique de la taxe et du prix à payer, qui est excessif."
Le gouvernement cherche-t-il à temporiser dans un contexte social difficile ? La semaine dernière, il avait reporté la réunion du Comité des usagers, qui devait acter cette hausse des tarifs, pour éviter de mettre de l'huile sur le feu après les annonces d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat.
Péages "gratuits" : qui va payer la facture ?
Si Vinci veut faire payer les automobilistes ayant profité de péages gratuits pendant la mobilisation des "gilets jaunes", François de Rugy, invité d'Europe 1 lundi soir, a indiqué qu'"on ne peut pas faire cela". "Je sais très bien comment cela va se finir, sans doute que c'est l'État qui va devoir payer une grande partie de la facture (...) ou sinon cela sera répercuté d'une façon ou d'une autre sur les tarifs d'autoroutes", avec une facture qui s'élève, selon le ministre, à "plusieurs dizaines de millions d'euros" de dégâts.