Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à une découverte des chercheurs de l’université Aalto en Finlande. Ils ont trouvé une technique permettant de retrouver une batterie neuve grâce à la recharge de l’électrode en lithium.
L'innovation du jour pourrait donner un peu d’air avec la pénurie qui plane autour des batteries Lithium-Ion. On a trouvé un moyen de ressusciter une vieille batterie, et la transformer en batterie neuve.
Comme souvent, il s’agit d’une découverte faite complètement par hasard. On la doit à des chercheurs de l’université Aalto en Finlande. Comme beaucoup d’ingénieurs actuellement, ils essayaient de trouver un moyen d’augmenter l’autonomie des batteries. Ils se sont rendu compte qu’en rechargeant uniquement l’électrode en lithium, la batterie retrouvait quasiment la même capacité et la même charge que si elle était neuve. Vous imaginez leur surprise. Jusqu’ici, tout le monde était persuadé qu’après un certain nombre de cycles, les batteries étaient tout simplement bonnes pour la poubelle.
Qu’est-ce que ça signifie ? Que l’on va se servir de cette technologie pour prolonger la vie des batteries actuelles ?
Non, pas vraiment. Parce que le processus demande de démonter totalement la batterie. Sur une voiture électrique, par exemple, cela reviendrait à désosser tout le châssis pour ensuite installer la même batterie, mais reconditionnée. Ce qui coûterait beaucoup trop cher.
L’idée serait plutôt de s’appuyer sur cette technique pour recycler les vieilles batteries (téléphones, ordinateurs, des voitures…), en grosses batteries pour stocker de l’énergie solaire ou éolienne. Car c'est le secteur où l’on en manque le plus et où les batteries neuves sont hors de prix. Ce serait une façon de développer à la fois les énergies renouvelables et le recyclage des batteries.
Est-ce qu’on reconditionnait déjà des batteries ?
Non, très peu… Justement parce qu’elles perdent progressivement leur charge en vieillissant. On fait plutôt du recyclage. Mais surtout pour se débarrasser proprement des matières toxiques et pour récupérer certains métaux qui se raréfient comme le cobalt ou le lithium. Un processus lourd qui coûte extrêmement cher. Alors qu’avec cette technique, on pourrait conserver des morceaux entiers des batteries actuelles. Ce qui réduit énormément les coûts et qui permettrait de développer rapidement une filière.
C’est très important, car entre la pénurie de matières premières et l’explosion de la demande (en matière de batteries). On aimerait bien pouvoir compter davantage sur des composants recyclés.