Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à une nouveauté dans la lutte contre l'acool au volant. On pourra bientôt mesurer le taux d'alcoolémie juste en prononçant quelques mots dans un micro.
L’innovation du jour, c’est une nouvelle façon de connaitre son taux d’alcool dans le sang. Plus besoin de souffler dans le ballon. Bientôt, il suffira de prononcer quelques mots devant un micro.
C’est une super idée : cela pourrait se faire avec l’assistant de nos téléphones. On pourra lui demander « OK Google, Alexa, Siri… est-ce que je suis bourré ? ». Il va analyser notre voix et en déduire très précisément le taux d’alcool que l’on a dans le sang. Bon, en ce moment, c’est facile. On est en plein « Dry January ». Donc on n’est pas censé boire la moindre goutte d’alcool. Mais si on a craqué pour un verre de vin ou une petite bière. Cela permettra de s’auto-tester avant de prendre la route pour éviter de mettre les autres en danger. Ou, tout simplement, pour s’auto-réguler, car on n’a pas toujours conscience de son alcoolémie.
C’est pratique, mais est-ce que c’est fiable ?
Ce ne sera jamais aussi fiable qu’une prise de sang ou un éthylomètre (les seuls instruments reconnus juridiquement). Mais cela donne déjà des résultats comparables à ceux des tests chimiques : ceux qu’on trouve dans les magasins ou qui sont utilisés par la Police pour les dépistages. Donc c’est une vraie alternative.
C’est une technique qui a été développée par des chercheurs de l'Université de La Trobe en Australie. Ils se sont appuyés sur l’intelligence artificielle et sur l’étude de millions d’échantillons de voix. Il y a quand même une petite contrainte : pour que cela fonctionne, il y a besoin d’un échantillon de voix d’au moins 12 secondes. On ne pourra pas se contenter de dire un mot ou deux. Il faudra faire des phrases entières.
Est-ce que c’est une technique qui pourrait être utilisée par la maréchaussée ?
Si elle arrive à vous faire parler pendant plus de 12 secondes ! Et ce sera probablement plus facile que de faire souffler certaines personnes dans le ballon. Je ne sais pas si vous le savez, mais il y en a qui trichent, en faisant semblant de ne pas arriver à souffler. Et il y en a d’autres qui sont tellement éméchés qu’ils n’arrivent pas à souffler assez fort ou assez longtemps.
Mais cette technique pourrait surtout faciliter l’intégration dans les démarreurs de voiture. Avec les éthylotests actuels, c’est compliqué et cela coute très cher. Ce sera beaucoup plus simple s’il suffit d’une application sur un téléphone ou sur l’assistant vocal de la voiture.