C'était l'une des idées défendues par Benoit Hamon, alors candidat à l'élection présidentielle en France en 2017. L'Espagne s'apprête à instaurer le revenu universel, notamment pour subvenir aux besoins des salariés placés en chômage partiel. Une proposition qui fait son bout de chemin un peu partout en Europe.
Conséquence du coronavirus, l’Espagne va instaurer le revenu universel. C’était la grande idée défendue par Benoit Hamon, lors de l’élection présidentielle. Et cette idée progresse partout en Europe.
Le revenu universel, on rappelle le principe : c’est assurer pour chacun un revenu minimum, décent, même si vous ne travaillez pas. Et c’est vrai que le chômage partiel y ressemble un peu. C’est l’Etat qui paye les salaires, 84 % du salaire net, ce qui permet de vivre dignement. Car l’Etat considère que les salariés au chômage ne sont absolument pas responsables de cette situation due au coronavirus.
Et effectivement, tous les pays européens y ont recours, même les plus libéraux comme le Royaume-Uni. L’Espagne, va donc plus loin, et veut pérenniser cette formule, la rendre inconditionnelle, avec cette idée qu’après tout, les chômeurs longue durée, les exclus, eux aussi, sont des victimes. Ils n’ont pas choisi leur sort. Et donc, de la même façon, ils ont le droit de vivre dignement.
Reste la question du financement. Qui va payer ? On sait que ce chômage partiel va couter très cher au pays (au moins 8 milliards d’euros).
Il y a deux solutions. Soit le revenu universel vient remplacer les aides existantes. Là c’est supportable. Soit, effectivement, il vient s’ajouter, en plus. Et là, oui, c’est couteux. Mais, c’est Jacques Attali qui fait remarquer que les grands chocs (comme celui que nous vivons actuellement) génèrent un élan d’altruisme. La Sécurité Sociale a été créée, après la Seconde Guerre Mondiale. Qui sait ? Ce coronavirus accouchera peut-être du revenu universel.
Un revenu universel qui pourrait s’avérer très fécond. Car contrairement à ce qu’on pourrait croire, ça n’incite pas à l’oisiveté, à ne rien faire. On le voit en ce moment, nombre de salariés au chômage partiel en profitent pour développer leur talent, être créatif. C’est l’occasion, pourquoi pas, de réorienter sa carrière, de rebondir sur une autre voie plus prometteuse, et créer un avenir, une croissance, plus durable.