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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation.

C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour.
Ce matin, un modèle de supérette de proximité tisse sa toile en France…
Ce modèle de supérette, c’est celui de Api. A.P.I. Elle est née en 2022 d’un constat dont on parle de plus en plus : près de 17 000  communes en France n’ont plus aucun service et pas de commerce alimentaire non plus. En gros, 11 millions de Français doivent rouler un bon vingt minutes aller-retour minimum pour faire leurs courses.
L’ambition de Api, c’est de redynamiser, revitaliser ce paysage du commerce rural largement fracturé par les de fermetures en série de commerces de proximité.
Comment s’y prend elle pour relever ce défi ?
Elle implante des supérettes connectés en quelque sorte. En novembre 2022, la première supérette autonome connectée d’Api était implantée dans un village de Charente. Depuis, la start-up cognaçaise en a ouvert 65 autres. Elle a le projet d’inaugurer la 100e d’ici à la fin de l’année, quand 130 projets sont déjà signés. Le modèle est identique : il s’agit d’une sorte de mobile home de 40m² fabriquée en Mayenne, en matériaux biosourcés, contenant 700 produits dont 70% à prix de supermarché (épicerie salée et sucrée, fruits et légumes frais, surgelés, produits d’hygiène et boissons non alcoolisées uniquement). Un projet qui a vu le jour grâce à un partenariat avec l’enseigne Carrefour ainsi que des productions locales réalisées dans un rayon de 50km.
Et ça marche comme un supermarché ?
Pas tout à fait. Il faut se créer un compte en ligne compte sur l’appli API et on obtient un QR Code qui sera le sésame pour ouvrir la porte du mobile home. On fait ses petites courses puis on passe à la caisse automatique, en réglant par carte bancaire. Actuellement, Api compte 80000 clients. L’idée étant de mailler finement le territoire pour que l’Apicier, la personne chargée d’approvisionner et de renseigner les clients de la supérette, puisse gérer trois ou quatre sites et permettre ainsi à Api un emploi rentabilisé. La start-up reste muette quand il s’agit de parler chiffre d’affaires et levées de fonds. Mais visiblement la rentabilité serait atteinte à 200 supérettes.
Api n’est plus si loin de ce seuil.
Et d’autres services pourraient enrichir ces supermarchés ?
Oui, l’idée, c’est toujours de donner de l’autonomie aux territoires ruraux. API vient de signer un partenariat avec la filiale Pickup du groupe La Poste en ce sens. Objectif : adosser aux supérettes une consigne de retrait et de dépôt de colis. La première API de ce type est à Gauriaguet en Gironde une trentaine devrait voir le jour et d’ici à la fin de l’année.