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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation.

C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour.
Ce matin, on découvre une application de rencontres pas comme les autres.
Parce que c’est une application de rencontres pour les neuro-atypiques. Son nom : Atypikoo. C’est qui les personnes neuroatypiques d’abord, et bien c’est assez large, ça va du spectre de l'autisme aux troubles "Dys" avec la dyslexie ou la dyspraxie, le TDA/H, le Trouble du déficit de l'attention ou de l’hyperactivité et puis les hauts potentiels intellectuels ou HPI qui ont donné le titre à une série bien connue.
Est-ce qu’on a une idée de leur proportion dans la population ?  
C’est très difficile à estimer tout simplement parce que se faire diagnostiquer en France relève du parcours du combattant, faute d’orthophonistes en nombre suffisant. Certaines études montrent que les neuro-atypiques représentent 5% de la population française, d’autres parlent de 10%, quand ce n’est pas 20. Et même quand on est diagnostiqué, parfois, on a honte et on cache ces troubles. Créé en 2019, Atypikoo est à la fois un réseau social et à la fois un espace virtuel de rencontres dédié à ces profils atypiques ou qui soupçonne de l’être.  
Ça fonctionne sur le principe du qui se ressemble s’assemble donc…
Exactement. En 2019, Atypikoo était déjà le premier réseau social s'adressant à une population spécifique. Aujourd’hui, ce sujet n’est plus tabou  et plusieurs plateformes ont été créées en Angleterre et aux Etats-Unis. Alors comment ça marche ? Comme une application de rencontre assez classique avec des profils, des espaces en ligne pour discuter, et une messagerie pour se rencontrer physiquement si affinités bien sûr. Là où elle est moins classique, c’est qu’elle propose, via son site internet cette fois, des articles sur les neuro-atypiques, des tests un test d'auto-évaluation qui permet à toute personne curieuse d’établir un bilan global de son neuro-fonctionnement, puis de se situer sur le spectre de la neuro-divergence., mais aussi la possibilité d’organiser des événements pour rassembler la communauté. Là  on est plus dans la rencontre amoureuse, mais dans l’échange. Plus de 3.000 événements ont été créés depuis 2021, 10.000 participants : soirées karaoké, sorties au musée, pique-niques, randonnées, rendez-vous lectures, là encore pour en apprendre sur soi-même et son neuro atypisme, avec les autres.
Et le modèle économique est-il aussi sympa ?
Bon, ben c'est un modèle économique, donc c’est beaucoup moins romantique. Mais Atypikoo fonctionne sur le modèle freemium. En version gratuite, vous n'avez accès qu’à une partie des fonctionnalités. Non négligeable du reste comme cet annulaire de 500 professionnels de santé agréés dans le but de réaliser un bilan par exemple.
Pour 100 euros par an, pas mal d'options comme la consultation d’un nombre illimité de profils chaque mois sont activés. Rien de plus typique, mais de quoi assurer l'indépendance financière de cet espace de rencontre pas comme les autres.