Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse au polyHydroxyAlcanoate, une technologie qui transforme les biodéchets en matériaux polymères.
Ce jeudi matin, le plastique se réinvente peut-être dans nos déchets.
C’est l’idée géniale de trois ingénieurs chimistes qui se sont rencontrés sur les bancs d’une grande école de Bordeaux il y a presque dix ans. Des chimistes spécialisés dans les matériaux polymères. Les matériaux polymères, il y en a partout dans ce studio : les PC, les écrans, les vêtements. Plastique, polyester, peinture, colle, tout ça c'est du matériaux Polymère .
Quelques années après avoir décroché leur diplôme, nos trois compères fondent Dionymer, une start-up qui rêve d’utiliser les déchets organiques pour les transformer en un plastique biosourcé et biodégradable.
Et ce matériau a un nom.
Oui, le PolyHydroxyAlcanoate. Pas facile à glisser à la machine à café, mais les plus courageux de nos auditeurs vont y arriver j’en suis sûr. Il a été imaginé par des chercheurs rennais.
Le PolyHydroxyAlcanoate que je vais appeler PHA est un polymère synthétique, et qui ressemble souvent à du plastique. Même si on le trouve dans les colles, les peintures, les résines. Dionymer a ainsi développé une technologie qui transforme les biodéchets en matériaux polymères PHA.
Et c’est la nature qui a inspiré le trio.
Ils ont élaboré ce processus en imitant la nature et en reprenant le principe de la bière, une fermentation bactérienne capable de dégrader nos fameux déchets organiques en les transformant au passage en matière première pour faire du plastique biodégradable.
Et la raison est simple : nos déchets accumulent du plastique qu’on peut extraire sous forme de poudre blanche qui ressemble un peu à de la farine, mais mieux vaut ne pas en faire du gâteau ou du cake.
Il suffit de faire fondre cette poudre blanche pour lui donner la forme souhaitée.
Et ça fonctionne avec tous les types de déchets ?
Il y a les déchets alimentaires, issus de l’hôtellerie-restauration, des ménages, des laiteries environnantes, de l’industrie vinicole puisqu'on est du côté de Bordeaux. L’un des partenaires de Dionymer s’appelle Bicycompost. C’est elle qui collecte les déchets de façon décarbonée, à vélo cargo électrique, dans toute la métropole.
Et on peut en faire quoi de ce plastique biosourcé ?
On peut en faire des matériaux d’emballage, ou l’utiliser en cosmétique, pour des médicaments. Il est compostable chez soi et biodégradable au bout de 2 ans. Et comme les bactéries sont utilisées à température quasi ambiante, le coût environnemental est faible.
Reste maintenant à industrialiser le procédé pour passer à une production à une plus grande échelle de ler fameux PHA.