Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à la manière dont les algorithmes peuvent servir dans la lutte contre les feux de forêt.
Aujourd'hui, la lutte contre les feux de forêt passe aussi par les algorithmes.
Derrière ce projet, on trouve des ingénieurs, des scientifiques spécialisés dans la Data, des designers, des étudiants. L’idée germe en 2019 à Paris, avant d’être concrétisée en 2020. Pyronear est né, c'est une ONG. Aujourd’hui, ils sont 9 membres permanents et une trentaine de bénévoles. Son but : révolutionner la lutte contre les feux de forêt en mettant au point un système de vidéosurveillance capable de détecter précocement les départs de flammes. Mais Pyronear ne mise pas sur un matériel coûteux comme des caméras haut de gamme mais sur son logiciel, ce qui rend sa solution plus accessible pour les pompiers.
En quoi consiste cette solution ?
Il s’agit de créer des zones surveillées en choisissant un point haut dans la forêt ou dans le périmètre choisi. 4 caméras sont installées ainsi qu’un micro ordinateur afin de capturer l’intégralité du périmètre en temps réel. Le terminal analyse les images toutes les 30 secondes, et si le modèle d’intelligence artificielle perçoit un feu ou de la fumée, il envoie alors un signal d'alerte aux pompiers avec l’image du départ de feu en pièce jointe.
Chez les pompiers, il y a une plateforme pour visualiser les alertes et confirmer l'hypothèse du système de surveillance Pyronear. Si c’est oui, ils interviennent.
Est-ce que c’est un système précis ?
Dans la grande majorité des cas en France, c’est un appel d’un civil qui appelle les pompiers en cas de feu. Cela marche assez bien, mais ça dépend aussi de la densité de la population autour de la zone. Et l'information, notamment au niveau de la localisation du feu. Le système Pyronear n’offre pas encore une géolocalisation ultra précise, c’est difficile techniquement. Mais son logiciel est open source. C’est à dire que son code, son ADN est ouvert aux bidouilleurs pour améliorer un système déjà présent depuis trois ans chez les pompiers en Ardèche et depuis peu dans les Alpes Maritimes qui va disposer de 4 tours de surveillance la semaine prochaine. Il y a également deux tours en Gironde en partenariat avec Engie Green autour d'installations photovoltaïques où le risque d’incendie est plus fort. Une première tour va être installée au Chili en vue d’une collaboration scientifique.
SI le système est désormais opérationnel après trois ans de test et de recherche, il reste la question des fausses alertes à résoudre. Le logiciel alerte sur un départ de feu qui n’existe pas. Le but désormais pour Pyronear est de faire baisser ce nombre d’alerte aux feux inexistant. En mettant l'algorithme à la disposition de tous, Pyronear espèrent que sa technologie sera largement adoptée, affinée et, aidera à prévenir de nombreux incendies.