Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il revient sur l'innovation d’une société bretonne judicieusement baptisée "Mégo !" qui recycle et traite les mégots de cigarettes pour les transformer en mobilier urbain.
Ce jeudi matin, les mégots de cigarettes se transforment en meubles.
L’idée géniale vient d’une société bretonne judicieusement baptisée "Mégo !" par son fondateur, Bastien Lucas, ancien fumeur de 41 ans. Et effectivement, sa société recycle et traite les mégots de cigarettes.
Les mégots forment une source de pollution difficile à endiguer. On estime entre 20000 à 25000 tonnes jetés par an en France. Des mégots qui contiennent des matières plastiques, plusieurs milliers de substances chimiques dont de l’ammoniac, de l’arsenic, du mercure et du plomb, et un mégot jeté par terre a toutes les chances de rejoindre les mers et les océans. Sachant qu’il peut mettre plus de dix ans pour se dégrader. Alors finalement, pourquoi pas en faire un meuble.
Quel est le processus de recyclage mis en place par cette société ?
Le concept est né il y a dix ans. Bastien Lucas gère une petite société de collecte de déchets de bureau : gobelets, papiers, canettes, etc. Et un jour, un de ses clients lui demande de jeter un œil au coin fumeur dehors afin de collecter tous ces mégots qui jonchent la zone.
L’idée de transformer les mégots de cigarettes en en mobilier urbain arrive. Apres la collecte, la société aide même les entreprises à mettre en place des dispositifs de collecte d’ailleurs, Mego débarrasse les filtres de toutes les substances nocives, nicotine, arsenic et formol. C’est un argile qui sert à traiter l'eau pour diluer les polluants. Son usine installé à Bourg-Blanc, près de Brest les traite, les broie, les comprime, pour en faire des plaques rigides utilisables dans l’ameublement, des plaques sans vernis, ni colle, ni peinture pour réaliser ses premiers des bancs « assis-debout » ou des tables. Et c’est sans odeur.
L’entreprise a d’ailleurs inauguré son nouveau site cette semaine.
À Saint-Divy, dans le Finistère. On reste quand même dans le coin. Il faut dire que Mégo est en plein développement : de 15 tonnes de mégots traités par an, elle veut rapidement passer à 300 tonnes. On est encore loin des 20000 à 25000 tonnes jetés par an en France, mais on s’en approche.
La société est même allée plus loin.
Mégo! consigne les bancs et les tables qu’elle vend aux communes. Une fois qu’elle veut se débarrasse de son mobilier urbain, elle rappelle Mégo qui se charge de le ramener dans son usine pour les broyer et les remettre dans le circuit... La prochaine que vous vous asseyez sur un banc, vérifiez si celui-ci n’est pas fabriqué en 100% mégot.