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Attaque à Annecy : les faits divers sont devenus des rendez-vous médiatiques incontournables pour les politiques

Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias

12 juin 2023

Episode - 00 minutes - Société

Description

Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce lundi, il s'intéresse à la valse médiatique des personnalités politiques en cas de faits divers, comme lors de l'attaque au couteau à Annecy.


Tous les jours, Bruno Donnet observe la mécanique médiatique. Ce matin, il revint sur l’omniprésence dans les médias des responsables politiques après l’attaque tragique d’Annecy.

Dès jeudi, l’ensemble du personnel politique, qu’il vienne du gouvernement ou des oppositions, s’est précipité devant les caméras de télévision pour faire part de sa vive émotion.

Mieux que ça, arrivée depuis Paris dans un avion Falcon de la république, la Première ministre, Elisabeth Borne s’est même rendue, toutes affaires cessantes, sur place, à Annecy, pour le dire : « Aujourd’hui, c’est le temps de l’émotion et nous sommes ici avec le ministre de l’intérieur, aux côtés des habitants d’Annecy, pour exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation. »

Pourquoi ? A quoi ça sert ? A quoi ça sert qu’un représentant politique se rende sur place, à chaque fois qu’un fait divers tragique a lieu ?

Est-ce qu’il y a la plus petite utilité pratique ? Est-ce que ça change quoi que ce soit au drame ? Au choc ? Bien sûr que non.

Seulement voilà, à mesure que le temps médiatique s’est accéléré, que les images se sont imposées, les faits divers sont également devenus des faits politiques, auxquels il convient de donner une existence qui se voit.

Les élus se sentent donc dans l’obligation de nous montrer leur compassion, voilà pourquoi, par exemple, Laurent Wauquiez, qui préside la région dans laquelle s’est déroulé le drame, a fait, lui aussi, le déplacement à Annecy : « Tout le monde est extrêmement choqué (…) aujourd’hui juste penser aux familles, juste penser à ces enfants. »

Car parce qu’un fait divers est, toujours, une transgression absolue, dramatique, de nos règles communes, de celles qui nous permettent de faire société, son commentaire médiatique en fait un marqueur politique.

Une occasion de rappeler ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

Nos élus en profitent pour produire du discours politique.

S’ils sont en responsabilité, ils se doivent de se justifier. De dire que la nation n’a pas failli. Voilà pourquoi, dès jeudi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu non seulement à Annecy, dans l’après-midi, mais également sur le plateau de TF1, à 20 heures, pour dire que l’assaillant n’était pas en situation irrégulière : « Alors cet homme était régulièrement sur le territoire national puisqu’il était réfugié en Suède depuis 10 ans. »

En revanche, lorsque les politiques sont dans l’opposition cette fois, ils profitent de l’aubaine pour pointer des manquements. Pour dire qu’avec eux, ça n’arriverait pas. Eric Ciotti, le patron de Républicain, l’a fait, dès le matin, dans les couloirs de l’Assemblée nationale : « Il semble que l’auteur ait le même profil que l’on retrouve dans ces attaques et il faudra en tirer toutes les conséquences. »

Le « profil » qu’il voulait dénoncer était celui d’un étranger, en situation irrégulière. Pas de chance, cette fois-ci, il ne l’était pas.

Quant à Eric Zemmour, lui, il ne s’est pas rendu sur place mais il s’est immédiatement filmé, avec son téléphone portable, pour poster une vidéo sur les réseaux sociaux destinée à promouvoir le nouveau concept qu’il tente de populariser : le francocide : « Autrefois, les demandeurs d’asile fuyaient leur pays pour échapper à la mort. Désormais, ils quittent leur pays pour tuer nos enfants. »

Alors voilà, les faits divers sont devenus des rendez-vous médiatiques totalement incontournables pour les politiques. Aux Etats-Unis, Donald Trump, Twitte désormais à chaque fois qu’il s’en produit un. Et en France, Nicolas Sarkozy avait même, lorsqu’il était président, fini par populariser un axiome à la chronologie devenue quasi incontournable : Un fait divers – Une émotion – Une loi. Où l’on comprend Philippe qu’en politique, c’est bien l’émotion et son incarnation médiatique qui fait loi !

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