Alors que la COP26 s'ouvre aujourd'hui à Glasgow, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) annonce dimanche dans un communiqué que les sept années de 2015 à 2021 seront probablement les plus chaudes jamais enregistrées, décrivant un climat mondial entrant en "terrain inconnu". Ce rapport annuel sur l'état du climat "révèle que notre planète est en train de se transformer sous nos yeux", a commenté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
La COP26 doit "marquer un tournant décisif"
"Des profondeurs de l'océan aux sommets des montagnes, sous l'effet inexorable de la fonte des glaciers et des phénomènes météorologiques extrêmes, sur toute la planète, des écosystèmes et des populations de la planète sont mis à mal", a souligné Antonio Guterres.
La conférence sur le climat, la COP26, qui s'est ouverte dimanche à Glasgow en Ecosse doit "marquer un tournant décisif pour l'humanité comme pour la planète", a-t-il ajouté dans un communiqué. Les Etats auront jusqu'au 12 novembre pour se mettre d'accord sur la meilleure façon de respecter l'accord de Paris signé en 2015. La France et la quasi-totalité des pays du monde reconnus par l'ONU s'engageaient à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d'ici 2100.
Sur les neuf premiers mois de 2021, la température moyenne a gagné environ +1,09°C par rapport à l'ère pré-industrielle. En raison de l'impact d'un phénomène climatique, la Niña, ayant pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface de l'océan Pacifique centre, qui a fait baisser les températures en début d'année.
2021 ne battra pas des records, mais il est "probable" qu'elle se classe malgré tout de la 5e à la 7e place et que les sept dernières années soient donc une nouvelle fois les plus chaudes jamais enregistrées. La plus chaude restant l'année 2016.
"Les phénomènes extrêmes n'ont plus rien d'exceptionnel"
La hausse de la température moyenne sur les 20 dernières années (2002-2021) dépasse quant à elle pour la première fois le seuil symbolique de +1°C. Et avec +1°C, la litanie des catastrophes est déjà en route, comme le montre le rapport de l'OMM. "Les phénomènes extrêmes n'ont plus rien d'exceptionnel", souligne son président Petteri Taalas.
Rien qu'en 2021, le monde a connu des canicules exceptionnelles en Amérique du Nord et en Europe du Sud, des incendies ravageurs au Canada ou en Sibérie, une vague de froid spectaculaire dans le centre des Etats-Unis, des précipitations extrêmes en Chine et en Europe de l'Ouest, une sécheresse provoquant la famine à Madagascar.
Une adaptation aux impacts du changement climatique nécessaire
"Les catastrophes continuent d'imposer de lourdes pertes, en vies humaines et en capitaux, faisant revenir en arrière les gains de développement engrangés par les pays", s'inquiète le rapport, notant malgré tout une meilleure préparation à ces désastres.
L'adaptation aux impacts du changement climatique est une des questions au cœur des discussions de la COP26. Une adaptation nécessaire notamment face à la montée du niveau des océans qui s'accélère sous l'effet de la fonte des glaces. Le rythme de cette élévation a atteint 4,4mm par an entre 2013 et 2021, avec un "record" en 2021.