Ses adversaires le décrivent comme un pénaliste redoutable. Lui aime se définir comme "un avocat très discipliné". Benjamin Brafman, 62 ans, est l’un des deux défenseurs de Dominique Strauss Kahn, avec un autre ténor du barreau de Washington, William Taylor.
C’est lui le patron
Au fil des années et des procès retentissants remportés, l’homme s’est taillé une réputation de coriace. Avec l’accusation comme avec ses clients, envers qui il peut se montrer très ferme. "La plupart des gens qui viennent me voir sont dans des situations vraiment, vraiment désespérées", a t-il confié dans une interview au New-York Times. "Il faut savoir jouer de son autorité et dire non à un client", ajoutait le ténor.
Ses affaires, Brafman les prend soit pour les gagner, soit pour arracher un accord. "Bon nombre de mes clients sont des gens biens qui ont violé la loi. Une partie de mon job est de les aider à remettre leur vie sur les rails" a t-il confié à CNN. Avec les témoins, le ténor du barreau de New-York n’est pas plus tendre. Benjamin Brafman a pris pour habitude de passer au scalpel leurs déclarations pour mieux les décrédibiliser à l’audience. L’homme connaît bien l’accusation. Avant de monter son propre cabinet d’avocats, le ténor a fait ses premières armes comme procureur adjoint à Manhattan.
Des acquittements ont fait sa notoriété
Précis, méthodique et maîtrisant parfaitement sa communication avec les médias, Benjamin Brafman est devenu l’un des pénalistes les plus prisés de New-York, grâce à des acquittements obtenus à la surprise générale, le plus souvent pour des célébrités. Parmi ses victoires médiatiques, on trouve l'acquittement du rappeur Puff Daddy, accusé de possession illégale d'arme et de subornation de témoin dans une affaire de fusillade dans une boîte de nuit de Manhattan et une peine réduite obtenue pour un autre rappeur, J-Zay, accusé en 1999 d'agression sexuelle. Benjamin Brafman a aussi compté parmi ses clients Michael Jackson mais avait été congédié par le roi de la pop avant son procès.
Un self-made man
Benjamin Brafman, dont les tarifs oscillent entre 500 et 1.500 dollars l’heure, aime se présenter comme un self-made man. Il a grandi dans un quartier pauvre de New York, a pris des cours du soir pour pouvoir entrer à l'université de l'Ohio et a gagné un temps sa vie en faisant du one-man-show. Des talents de comique qu’il aime toujours manier dans les prétoires. "Le procureur voudrait vous faire croire que l'histoire qu'il raconte est vraie. Moi, je voudrais faire 10 cm de plus (NDLR : il mesure 1m63) Mais vous et moi savons que cela n'arrivera pas", a t-il l’habitude de lancer au jury.