Espagne : qui sont les mineurs des Asturies ?

Les mineurs espagnols ont prévu d'atteindre Madrid mardi soir.
Les mineurs espagnols ont prévu d'atteindre Madrid mardi soir. © REUTERS
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Ils sont en grève depuis deux mois. Leur "marche noire" doit arriver à Madrid mardi soir.

Depuis des semaines, le conflit ne cesse de gagner en violence. Des mineurs espagnols des Asturies, au nord du pays, sont en grève depuis deux mois pour protester contre la réduction des aides publiques. Ils disent être prêts à aller jusqu’au bout pour défendre leur métier, et ont lancé une "marche noire" vers Madrid, qui doit arriver mardi. Partis le 22 juin de deux villes du Nord, ils sont environ 200 à sillonner les près de 500 kilomètres qui les séparent de la capitale. Galerie de portraits de ces grévistes très déterminés.

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"Habitué au danger". Alberto, qui témoigne sur France 24 sous un nom d’emprunt, travaille depuis 15 ans dans les mines de Santiago Aller. Âgé de 39 ans, il a vu le nombre de puits en activité passer de quinze dans les années 80, à seulement deux aujourd’hui. En tout, seules une quarantaine de mines sont encore en activité en Espagne, faisant travailler 8.000 personnes. Comme la plupart de ses collègues, Alberto participe au mouvement mais déplore les incidents qui ont émaillé les manifestations. Jeudi, une femme et une enfant ont notamment été blessées dans une ville des Asturies, après des débordements.Deux gardes civiles ont aussi été blessés dans des affrontements vendredi.

Des affrontements ont opposé la police et les manifestants :

Alberto, lui, n’a pas peur d’être blessé. "Nous, les mineurs, nous risquons notre vie tous les jours au travail. Nous sommes habitués au danger", assure-t-il. Il craint une radicalisation du mouvement, car plus le temps passe, moins les mineurs ont de quoi faire face aux dépenses du quotidien.

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"L’ange gardien". Elle n’y est pas née, mais toute sa famille vient du bassin minier. C’est pourquoi Sara Fuentes, 29 ans, a choisi de rejoindre le mouvement, comme elle l’explique à El Pais, qui l’a surnommée "l’ange gardien" des mineurs. Dans des régions où l’économie est dominée par la mine depuis des générations, ce sont pas moins de 30.000 emplois directs ou indirects qui sont menacés par le déclin de cette activité et la réduction des aides publiques.

Sara Fuentes ne ménage pas sa peine et offre même des massages à tous les mineurs qui le lui demandent. "C’est dur, confie-t-elle, mais ça vaut le coup de travailler pour des personnes qui ont la capacité d’éveiller la conscience collective". Dans les villages qu’ils traversent, les participants à la "marche noire" disent rencontrer un fort soutien de la population, comme l'explique un responsable du syndicat UGT : "les gens leur donnent à manger, les soutiennent, les laissent dormir dans les salles de sport".

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"Le fer de lance du mouvement ouvrier". Pour Manuel Robles, 35 ans, représentant UGT pour le puits de Candin, dans les Asturies. "Nous n’attaquons pas, nous ne faisons que défendre nos emplois et l’avenir de nos enfants", affirme-t-il au site Globalpost. Dans sa famille, les hommes sont mineurs depuis trois générations.

Le passé est d’ailleurs une source de fierté, note Manuel Robles : "Nous sommes le fer de lance du mouvement ouvrier depuis le 20e siècle, quand nous avons été à l’origine de certains des soulèvements de travailleurs contre la dictature". En 1962, c’est en effet dans les mines des Asturies qu’avait commencé le tout premier mouvement de grève depuis la guerre civile, sous le régime de Franco, avant de se propager à l’ensemble du pays.