L'INFO. Pour éviter à tout prix une catastrophe comme il y a trois semaines, une cour d'appel américaine a suspendu mardi une nouvelle injection létale prévue six heures plus tard dans le Missouri. Le ministre de la Justice de l'Etat a fait appel de cette décision. Mais deux heures avant l'exécution, aucune décision n'a encore été rendue.
Le condamné souffre de problèmes veineux. A la fin du mois d'avril, dans l'Oklahoma, un condamné à mort a agonisé pendant près de 45 minutes lors de son exécution. Russell Bucklew, condamné pour le meurtre de son rival amoureux et le viol de son ancienne compagne, souffre de tumeurs vasculaires et de troubles circulatoires. Il affirme qu'une exécution par injection lui ferait endurer les mêmes souffrances que Clayton Lockett, qui a fini par succomber 43 minutes après l'injection de nouveaux produits.
A six heures de l'heure prévue pour l'exécution à Bonne Terre, trois juges d'appel ont suspendu l'exécution, estimant qu'il y avait "une probabilité substantielle que Bucklew obtienne gain de cause sur le fait que l'actuelle procédure d'exécution présente un 'risque objectivement intolérable de souffrances'", selon l'arrêt de la cour.
Ses avocats s'étaient dits "profondément soulagés que la Cour d'appel [...] ait accordé un sursis pour l'exécution de Russell Bucklew, qui encourait un risque substantiel de mort atroce et prolongée ce soir en raison de son état de santé rare et grave", selon l'avocate Cheryl Pilate.
Il pourrait être exécuté dans les 24 heures. Mais Russell Bucklew est susceptible d'être exécuté sur un créneau de 24 heures à partir de minuit mercredi (5h à Paris), si l'ultime décision de justice lève le sursis accordé par la cour d'appel. Elle peut être levée par cette cour elle-même si elle est convaincue par les arguments du Missouri ou par la Cour suprême des Etats-Unis.
Impossible de connaître le cocktail létal. Le condamné avait invoqué le Huitième amendement de la Constitution qui interdit les "châtiments cruels et inhabituels". Auparavant, il avait demandé à savoir avec quel cocktail de barbituriques il serait exécuté. Mais le secret d'Etat est la règle concernant la provenance des produits utilisés pour les exécutions aux Etats-Unis.
Si elle avait lieu, cette exécution serait la première depuis celle du 29 avril, qui a soulevé des protestations jusqu'à la Maison Blanche. Deux précédentes exécutions prévues en Oklahoma et au Texas avaient été reportées, sur fond de polémique sur l'injection létale aux Etats-Unis.
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