Invité exceptionnel d'Europe 1 et TF1, le président russe Vladimir Poutine a tapé dur sur les Etats-Unis en général, et sur Hillary Clinton en particulier. L'ex-secrétaire d'Etat américaine l'avait comparé début mars à Hitler : "vous savez, il est préférable de ne pas débattre avec les femmes. Quant à Mme Clinton, elle n'a jamais été trop subtile dans ses déclarations", a commenté le maître du Kremlin. Morceaux choisis de cette interview exclusive.
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"La faiblesse", "pas un défaut" pour une femme. A propos d'Hillary Clinton, le président russe a ajouté : "cela ne nous a pas empêché de la rencontrer lors de différents événements internationaux ou de discuter normalement". "Mais quand les gens dépassent certaines limites de politesse, cela montre leur faiblesse, pas leur force. Pour une femme cependant, la faiblesse n'est pas tellement un défaut", a asséné le maître du Kremlin.
"Prêt au dialogue" avec Obama. La crise en Ukraine a considérablement endommagé les relations entre la Russie et les Etats-Unis. Barack Obama et Vladimir Poutine seront tous deux aux cérémonies de commémoration du Débarquement, mais ne s'entretiendront pas. "C'est son choix, je suis prêt au dialogue", s'est expliqué le président russe, qui en profite pour tacler la politique américaine : "ce n'est pas un secret que la politique la plus agressive, la plus sévère, c'est la politique américaine". Pour étayer ses dires, il explique que "partout dans le monde, il y a des bases militaires américaines, des troupes américaines à des milliers de kilomètres de leur frontière".
Vladimir Poutine : "La politique la plus...par Europe1frLes Américians ? "Ils mentent" sur l'Ukraine. Pour la première fois dans des médias français, le président russe est revenu sur la crise en Ukraine et le rôle joué par son pays. Le maître du Kremlin l'a assuré : "aucune force militaire, aucun instructeur russe ne sont présents au sud-est de l'Ukraine". Les Américains ? "Ils mentent", assure Vladimir Poutine, martelant qu'il "n'y a pas de personnel militaire" en Ukraine.
Poutine "espère que ce n'est pas une nouvelle étape de la Guerre froide". Lors de l'éclatement de ce conflit en Crimée, de nombreux spécialistes de la politique internationale ont jugé qu'il s'agissait là de la plus grave depuis la fin de la Guerre froide. Pour autant, Vladimir Poutine "espère que ce n'est pas une nouvelle étape de la Guerre froide". Le dirigeant russe assume ses positions : "J'insiste : les gens, quel que soit l'endroit où ils habitent, ils ont des droits et doivent être protégés".
Vladimir Poutine : "J'espère que ce n'est pas...par Europe1frIl n'exclut pas de parler au président ukrainien. La Russie veut-elle annexer l'Ukraine ? "Non, on ne l'a jamais fait et on ne le fait pas", répond Vladimir Poutine, catégorique. Selon lui, "le pouvoir ukrainien doit organiser un dialogue avec sa population : cela ne doit pas se faire avec les chars et les avions mais par la négociation". Quant à Petro Porochenko, le nouveau président ukrainien, il a "une opportunité unique". "Il ne s'est pas encore sali les mains de sang et a les moyens d'arrêter cette opération de représailles et commencer un dialogue avec la population du sud et de l'est de son pays", estime le président russe. Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il était prêt à parler à Petro Porochenko au cours des cérémonies prévues vendredi pour le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, en indiquant : "je ne compte éviter personne".
De nouvelles commandes de Mistral ? Interrogé sur le dossier des commandes de navire Mistral à la France par la Russie, Vladimir Poutine n'a pas exclu de nouvelles commandes. "En principe, nous sommes ouverts, prêts même, éventuellement, à signer de nouvelles commandes si nos partenaires français souhaitent continuer cette coopération". "J'espère que nous vivons dans un monde civilisé ou tout le monde respecte ses obligations contractuelles. J'ai beaucoup entendu parler de l'opinion qui a été exprimée selon laquelle la France ne devrait plus nous vendre ses bâtiments. En Russie également, il y a eu beaucoup d'opposants à ces contrats", a-t-il assuré.
Le maître du Kremlin a prévenu que si la France décidait "d'annuler" les commandes passées par Moscou, elle "pouvait le faire", "mais nous exigerons alors un dédommagement et cela ne contribuera pas positivement au développement de nos futures relations dans le domaine de la coopération technique et militaire".
Mistral : Poutine prêt à de nouvelles commandes...par Europe1fr"De Gaulle digne de respect". Vladimir Poutine a toujours tenu à protéger la souveraineté de son pays, dit-il. Le président russe en appelle à la mémoire gaulliste. "Le général de Gaulle a toujours essayé de protéger la souveraineté française", a affirmé le dirigeant, "et de Gaulle est digne de respect".
Vladimir Poutine : "Le général De Gaulle a...par Europe1frSes relations avec la France ont toujours été très bonnes, a aussi affirmé Vladimir Poutine, qui espère même un avenir européen pour la Russie. Il prend "l'exemple de Mitterrand, qui parlait de la Confédération européenne avec la participation de la Russie, et j'espère que rien n'est perdu en ce qui concerne l'avenir de l'Europe", dit-il.
Poutine craint "un démembrement de la Syrie". Interrogé sur le dossier syrien et sur son soutien à Bachar al-Assad, Vladimir Poutine a lancé : "savez-vous que toutes les parties du conflit commettent des atrocités?". "Ce qui nous inquiète le plus, c'est que si nous agissons avec trop d'imprudence, la Syrie peut devenir un deuxième Afghanistan, un nid de terrorisme incontrôlable", a prévenu le président russe, avant de poursuivre : "c'est pour cela que nous tenons à un garder le pouvoir légitime, pour, après, réfléchir sur la façon de réformer cette société, la rendre plus moderne, résiliente, humaine".
C'EST DIT - Poutine sur Hillary Clinton : "il est préférable de ne pas débattre avec les femmes"
INTERVIEW - Poutine : les Américains "mentent" sur l'Ukraine
INTERVIEW - Mistral : Poutine "prêt éventuellement à signer de nouvelles commandes"
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MAKING-OF - Dans les coulisses de l'interview de Vladimir Poutine
AGENDA - Une semaine cruciale pour Vladimir Poutine