Ukraine : que devient Viktor Ianoukovitch ?

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UN AN APRES - Réfugié en Russie, l’ancien président ukrainien, recherché par Interpol, se fait plutôt discret.

La rue aura eu raison de lui deux fois. Une première fois en 2004, après la "Révolution orange", la seconde dix ans plus tard, avec les manifestants pro-UE de Maïdan, à Kiev. Viktor Ianoukovitch, le président ukrainien déchu en février 2014, a fui son pays et n’y a pas remis les pieds. Sans surprise, celui qui a trouvé refuge en Russie se fait depuis relativement discret. Europe 1 vous donne de ses nouvelles.

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Recherché par Interpol et par son pays. S’il est un organisme qui aimerait bien avoir des nouvelles de l’ex-président, c’est Interpol. Le 12 janvier, l’organisation a émis un avis de recherche international contre lui, pour "malversations financières". Cet avis de recherche est émis après une demande de Kiev il y a "plus de six mois", explique Courrier International. La raison de ce retard ? Des "problèmes de preuves", selon Interpol. 

Ianoukovicth Interpol - 1280-640

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Côté ukrainien, Viktor Ianoukovitch fait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt, notamment pour son rôle dans les événements sanglants de la place Maïdan, à Kiev. Mais un an après les faits, la justice ukrainienne semble traîner, souligne le Kyiv Post. Les dossiers judiciaires visant le président destitué et son entourage n’avancent pas. Pire : ces mois d’"inaction" auraient permis à ces derniers de transférer des biens immobiliers à d’autres personnes afin de contourner le gel de leurs avoirs. 

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Résidence Ianoukovitch - 640-640

© YURIY DYACHYSHYN / AFP

Viktor Ianoukovitch n’a cependant aucune chance de remettre la main sur son somptueux palace de Mezhihiria, dans la banlieue de Kiev. Après sa chute, les Ukrainiens avaient pu découvrir, ébahis, ce palais luxueux et son parc comprenant un zoo privé et un terrain de tennis. Fin novembre, le gouvernement a annoncé que cette demeure emblématique de la corruption du régime de Ianoukovitch était devenue un musée. 

La Russie ne le lâchera pas. On comprend donc que Viktor Ianoukovitch n’a pas intérêt à quitter la Russie. L’homme de 64 ans, qui se trouverait à Moscou, sait qu’il peut compter sur le Kremlin. Youri Chaika, procureur général de Russie, a affirmé à l’agence russe Interfax que son pays n’avait pas l’intention d’accéder à une demande d’extradition de son voisin ukrainien. "Notre réponse sera négative, puisque nous voyons les motivations politiques derrière ces poursuites judiciaires", a-t-il asséné le 10 février. 

Quatre heures d’interview avec Oliver Stone. S’il reste discret, Viktor Ianoukovitch accorde tout de même quelques interviews. Le 24 décembre dernier, c’est dans l’hebdomadaire russe Argoumenty i Fakty qu’il s’est exprimé. Le président déchu y accuse le gouvernement ukrainien d’avoir commencé la guerre pour affirmer son pouvoir et détourner l’attention du peuple des vrais problèmes du pays. 

Oliver Stone et Viktor Ianoukovitch - 1280

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Plus surprenant, l’homme est apparu, tout sourire, sur des photos en compagnie… d’Oliver Stone, le réalisateur américain de "Platoon" et "JFK". Dans un post du 30 décembre sur sa page Facebook, le cinéaste explique l’avoir interviewé "pendant quatre heures" pour un documentaire sur l’Ukraine. Oliver Stone assure voir dans la chute de Ianoukovitch "l’empreinte de la CIA" et soutient que l’ancien président a été contraint de fuir l’Ukraine par des "radicaux néo-nazis armés".