Laurence Tubiana, ex-négociatrice française pour le climat, a dit lundi "espérer" que Donald Trump ait "écouté" les arguments du président Emmanuel Macron sur l'intérêt de rester dans l'accord de Paris, tout en restant prudente concernant un éventuel revirement américain.
L'argument sécuritaire avant tout. "L'argument essentiel, c'est de montrer l'intérêt des États-Unis à rester dans l'accord de Paris : l'intérêt économique, l'intérêt politique, mais aussi, bien sûr, l'intérêt de sécurité. Il faut espérer que Donald Trump a écouté ces arguments", a déclaré la directrice générale de la Fondation européenne pour le climat sur la radio RMC. Emmanuel Macron a expliqué au Journal du dimanche avoir notamment évoqué avec le président des États-Unis "le lien qui existe entre réchauffement climatique et terrorisme".
"Quelque chose pourrait se passer". Donald Trump avait déclaré quant à lui que "quelque chose pourrait se passer" sur l'accord de Paris, jeudi au cours de sa conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron. "Nous verrons ce qu'il se passe", avait-il ajouté, six semaines après avoir annoncé que les États-Unis comptaient sortir du traité international de lutte contre le réchauffement climatique signé en 2015.
Des "phrases assez vagues", a reconnu Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l'accord sur le climat. "Il faut être évidemment prudent. Donald Trump a dit des choses assez contradictoires ces derniers mois sur l'accord de Paris", a-t-elle souligné.
Des initiatives locales pourraient changer le contexte. "La vérité" c'est "ce qu'il va faire du point de vue des politiques environnementales aux États-Unis", deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, "ce qui pour l'instant évidemment n'est pas très positif", a-t-elle dit à propos de ces politiques. Mais, selon elle, les engagements de réduction d'émission des États, villes, entreprises et universités américaines, indépendamment de Washington, devraient "changer progressivement le contexte" dans un sens plus favorable au climat.
Alors, "toute la question, c'est de savoir si les États-Unis vont mettre trois ans, quatre ans, cinq ans pour revenir" dans l'accord, a-t-elle ajouté. L'accord de Paris, entré en vigueur le 4 novembre, vise à limiter le réchauffement climatique "bien en deçà de 2°C".