La Commission européenne souffle (un peu) et s'agace. Mardi, elle a jugé que les États-Unis ne faisaient que prolonger "l'incertitude du marché" avec l'extension de dernière minute de la période d'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium pour l'UE et d'autres. "La décision américaine prolonge l'incertitude du marché, qui affecte déjà les décisions commerciales", a réagi l'exécutif européen dans un communiqué, répétant que "l'UE devrait être totalement et définitivement exemptée de ces mesures, car elles ne peuvent être justifiées par des raisons de sécurité nationale".
"Nous ne négocierons pas sous la menace". "La surcapacité dans les secteurs de l'acier et de l'aluminium ne provient pas de l'UE", a souligné mardi la Commission européenne, estimant qu'"au contraire, au cours des derniers mois, l'UE s'est engagée à tous les niveaux possibles avec les Etats-Unis et d'autres partenaires pour trouver une solution à ce problème". Si elle "disposée à discuter des questions actuelles d'accès au marché présentant un intérêt pour les deux parties", l'UE a aussi posé des limites. "En tant que partenaire et ami de longue date des Etats-Unis, nous ne négocierons pas sous la menace", a déclaré la Commission.
"Une exception durable". L'Allemagne a réclamé également de son côté une "exemption durable" de taxes sur les importations d'acier et d'aluminium. "Le gouvernement allemand a pris connaissance" de la décision du président américain Donald Trump, mais "attend toujours une exemption durable" de droits de douanes et appelle la Commission européenne à poursuivre "le dialogue avec les Etats-Unis", a indiqué la porte-parole du gouvernement dans un communiqué.
Jusqu'au 1er juin. La Maison Blanche a consenti lundi soir à prolonger jusqu'au 1er juin la période d'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne, qui devait s'achever le 1er mai. Le président américain Donald Trump avait promulgué le 8 mars des tarifs de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium tout en exemptant immédiatement le Canada et le Mexique. Fin mars, il avait également exempté provisoirement l'UE.