La Russie a accusé jeudi le Royaume-Uni de "retenir par la force" Ioulia Skripal, empoisonnée début mars avec son père, un ex-agent double russe, et qui a quitté l'hôpital où elle était soignée pour un lieu tenu secret.
"Les derniers événements renforcent nos craintes selon lesquelles il est question de l'isolement d'une citoyenne russe", a déclaré lors d'une conférence de presse la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Selon Maria Zakharova, "nous avons toutes les raisons de croire qu'il peut être question d'un cas de rétention par la force de citoyens russes, éventuellement qu'on les retienne par la contrainte pour une mise en scène".
Son père "toujours gravement atteint". Mercredi soir, Ioulia Skripal a indiqué, dans un communiqué transmis par les autorités britanniques, ne pas souhaiter l'aide consulaire russe. "Pour le moment je ne souhaite pas utiliser leurs services, mais si je change d'avis je sais comment entrer en contact avec eux", a déclaré Ioulia Skripal au sujet de l'aide consulaire russe, selon un communiqué de la police britannique. Elle a par ailleurs indiqué que son père Sergueï Skripal, 66 ans, était "toujours gravement atteint". Elle-même indique "souffrir toujours des effets de l'agent neurotoxique utilisé" dans l'attaque.
Échanges de prisonniers. "Cette lettre publiée par Scotland Yard est réellement très bizarre (...) Elle soulève plus de questions qu'elle ne donne de réponse", a réagi Maria Zakharova, pour qui "le style de la lettre éveille de grands soupçons". "Est-ce que cette fille a accès à Internet, à la télévision ? Est-ce qu'elle comprend ce qui se passe au-delà des limites de la pièce où elle est gardée ?", a-t-elle poursuivi. Ioulia Skripal était venue de Russie pour rendre visite à son père, qui vivait à Salisbury après avoir fait l'objet d'un échange de prisonniers avec Moscou en 2010 alors qu'il purgeait une peine de 13 ans de prison pour avoir collaboré avec les services britanniques. L'affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre les Occidentaux et Moscou, qui nie toute implication. Elle s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'Histoire.