Jeudi, c'est la journée mondiale sans Facebook. C'est ce même jour qu'Omar Belhouchet, directeur du quotidien el-Watan en Algérie, a décidé de louer l'importance des réseaux sociaux dans ce qu'il se passe dans son pays actuellement. Depuis une semaine, la population a décidé de se soulever en masse, et de façon pacifique, contre le président Bouteflika, qui brigue un cinquième mandat.
"La presse traditionnelle a beaucoup de difficultés à travailler." "Les réseaux sociaux, difficilement contrôlables, ont permis cette révolution pacifique", a estimé Omar Belhouchet au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. Car ce "régime extrêmement autoritaire" ne laisse pas l'opportunité à la presse traditionnelle d'exercer correctement son travail : "La presse traditionnelle est contrôlée, il y a beaucoup de difficulté à travailler, à collecter l’information, à maintenir son indépendance éditoriale par rapport aux autorités."
Si la presse a du mal à s'exprimer, c'était aussi le cas de la population. "Il y avait un vent de colère dans notre pays, il y avait aussi beaucoup de peur. C’est un pays qui réprime, parfois dans le sang, toutes les manifestations", explique Omar Belhouchet.
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Les jeunes "vont décider de l'avenir de ce pays". "Le vent de liberté, ce sont les réseaux sociaux qui ont réussi à l’imposer en Algérie aujourd’hui", analyse le journaliste. L'illustration parfaite de cela est que "les citoyens, surtout les jeunes, sont mobilisés par millions". Selon Omar Belhouchet, "ce sont eux qui vont décider de l'avenir de ce pays".
"On savait qu'il y avait un fossé entre le pouvoir et la population depuis de longues années", souligne le journaliste, qui toutefois "ne s'imaginait pas qu'il y allait avoir autant de gens, autant de jeunes surtout, dans la rue". Il se réjouit notamment que tout se déroule "pacifiquement" : "C'est incroyable ! Il y a un signe de maturité de la population algérienne exceptionnel."
"Ce ne sera plus comme avant." D'après lui, il y aura un avant et après cette révolte populaire en Algérie : "Ce ne sera plus comme avant." "D’abord, il faut arrêter cette mascarade du cinquième mandat. Et puis, il faut que la nature du régime évolue et épouse toutes les espérances de cette jeunesse algérienne, c’est-à-dire un régime beaucoup plus jeune, qui s’adapte aux besoins démocratiques de la société algérienne."