Un suspect dans l'enquête sur l'attaque déjouée dans un train Thalys en 2015 a de nouveau été interpellé mercredi en Belgique, quelques jours après sa remise en liberté par la justice belge, a indiqué le parquet fédéral confirmant une information du quotidien La Dernière Heure.
Youssef Siraj, soupçonné d'avoir hébergé l'assaillant Ayoub El Khazzani à Bruxelles peu avant son attentat manqué le 21 août 2015, avait déjà été arrêté le 30 octobre, puis mis en examen et écroué le lendemain par le juge chargé du volet belge de l'enquête. Mais contre l'avis du parquet fédéral belge, la cour d'appel de Bruxelles avait décidé de le remettre en liberté il y a quelques jours, a confirmé Éric Van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral. La nouvelle arrestation, mercredi, a été effectuée en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française, a-t-il ajouté, sans préciser le lieu exact de l'interpellation. "On ne comprend pas, c'est inexplicable", a par ailleurs indiqué une source proche du dossier interrogée sur les motivations de la cour d'appel pour la remise en liberté.
Il serait lié à Abdelhamid Abaadoud, un des cerveaux du 13 novembre 2015. Youssef Siraj, originaire de Molenbeek, commune populaire de Bruxelles, est un des deux mis en examen du volet belge de cette enquête avec Mohamed Bakkali, incarcéré depuis fin novembre 2015 pour son rôle de logisticien présumé dans les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts). Les deux hommes, qui seraient liés à Abdelhamid Abaaoud, un des cerveaux présumés du 13 novembre 2015, ont été mis en examen le 31 octobre de participation aux activités d'un groupe terroriste, la justice belge attribuant à Bakkali un rôle de "dirigeant" dans cette attaque du Thalys.
En 2015, El Khazzani avait blessé deux passagers. Le 21 août 2015, Ayoub El Khazzani, un Marocain monté dans le train à Bruxelles, avait ouvert le feu dans un Thalys Amsterdam-Paris peu après son entrée en France, armé d'une kalachnikov et de neuf chargeurs pleins. Il avait blessé deux passagers avant d'être maîtrisé par des militaires américains en vacances, évitant un potentiel carnage trois mois avant l'équipée meurtrière des commandos du 13 novembre. El Khazzani est un des trois mis en examen du volet français de l'enquête, avec Bilal Chatra et Redouane Sebbar. Le premier est soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur pour El Khazzani, sur son trajet empruntant la route des migrants au retour de Syrie. Le second aurait lui participé aux préparatifs de la fusillade dans le train.