L'enquête sur l'attentat de Londres avance vite. Deux des trois terroristes qui ont foncé sur la foule à bord d'une camionnette blanche sur le London Bridge, avant de frapper au hasard dans les rues alentours, ont été identifiés par les autorités. Les douze personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête ont toutes été relâchées lundi soir, alors que les autorités continuent leurs investigations pour trouver d'éventuels complices. Europe1.fr fait le point.
- Comment se sont déroulés les faits ?
Les services de secours ont été appelés peu avant 22h10 samedi soir. La camionnette, qui roulait à vive allure, venait de terminer sa course dans une clôture de la cathédrale de Southwark. Les trois assaillants, armés de couteau, se sont alors précipités dans des bars proches et ont poignardé fêtards et passants.
Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les agresseurs, qui portaient de fausses vestes explosives pour démultiplier la panique, crier "C'est pour Allah". La police armée a tué les trois suspects dans les huit minutes qui ont suivi le premier appel d'urgence.
- Que sait-on des assaillants ?
La police a identifié deux des trois assaillants, qui vivaient à Barking, une ville multi-ethnique du Grand Est londonien. Khuram B., âgé de 27 ans, était un ressortissant britannique né au Pakistan. Il était connu des services de police et du MI5, le renseignement intérieur, pour sa radicalisation mais aucun élément ne présageait sa participation à un projet d'attaque.
D'après le Guardian, Khuram B. avait rejoint le groupe islamiste britannique interdit al-Muhajiroun, soupçonné d'avoir servi de plate-forme de recrutement pour une centaine de candidats au djihad. Il a également été déclaré persona non grata dans deux mosquées à Londres et Barking en raison de son activisme, selon ce journal. Selon plusieurs médias britanniques, Khuram B. était apparu l'an dernier dans un documentaire de la chaîne Channel 4 intitulé "Mes voisins les djihadistes" et avait travaillé pour la régie publique des transports londoniens TFL.
L'autre assaillant, Rachid R., 30 ans, se présentait comme étant d'origine marocaine et libyenne. Il était quant à lui inconnu des autorités. Il utilisait également une autre identité, Rachid Elkhdar, âgé de 25 ans. Les autorités n'ont cependant pas précisé si les assaillants entretenaient bien des liens avec le groupe État islamique (EI), qui a revendiqué l'attentat via un communiqué de son agence de propagande Amaq.
- Avaient-ils des complices ?
C'est la priorité des enquêteurs : s'assurer que les trois suspects abattus n'appartiennent pas à un réseau qui pourrait encore passer à l'action. "Nous ne pensons pas qu'il y ait quelqu'un d'autre, mais nous devons en être absolument certains", a déclaré la patronne de la police londonienne, Cressida Dick.
Scotland Yard a arrêté dimanche sept femmes et cinq hommes, âgés de 19 à 60 ans, à Barking, un quartier multiethnique de la banlieue est de Londres. Les douze personnes ont été relâchées sans que des charges n'aient été retenues contre elles.