"Ma vie a été complètement bouleversée". Abderrahmen Rihani était guide au musée du Bardo, près de Tunis, lorsque celui-ci a été la cible d'une attaque terroriste qui a fait 22 morts, dont quatre Français, le 18 mars 2015. Désormais au chômage, Abderrahmen Rihani ne s'est toujours pas remis de l'attentat revendiqué par Daech : "Dès le 18 mars 2015, je suis au chômage. Les premières semaines, j'ai dormi seulement deux-trois heures. Durant toute la journée, j'entends des cris et des coups de feu. Après, ça a commencé à diminuer", témoigne cet ancien guide au micro d'Europe 1.
L'absence de reconnaissance. "Maintenant, dès que j'entends un coup de feu, même quand mes enfants regardent la télé, il y a ce sentiment qui vit avec moi. Et je suis sûr que je vais vivre avec ça jusqu'à ma mort", confie-t-il encore. Aujourd'hui, Abderrahmen Rihani se sent délaissé par les autorités tunisiennes et déplore un manque de reconnaissance de leur part : "Je n'ai eu aucune prise en charge, rien du tout, rien du tout", martèle-t-il. Les autorités "ne me connaissent même pas. Même pas un coup de téléphone" depuis un an et demi, assure Abderrahmen.
Un héros pour la France. "Et je ne parle pas d'indemnités, je ne veux pas d’indemnités. Le minimum, c'est un traitement psychologique", demande-t-il. Abderrahem Rihani fait figure de héros pour les autorités françaises : le jour de l'attentat, l'ex-guide tunisien a protégé pendant deux heures des terroristes une trentaine de touristes, dont des Français.