Le président brésilien Michel Temer a signé vendredi l'acte d'extradition de l'ex-militant d'extrême gauche Cesare Battisti vers l'Italie, où il a été condamné à la prison à perpétuité pour quatre homicides, a indiqué une source présidentielle.
"Oui, le président a bien signé l'acte d'extradition de Cesare Battisti", a affirmé cette source, confirmant l'information circulant dans les médias locaux.
Son avocat dit ne pas savoir où il se trouve. Reconverti en auteur de romans policiers, Battisti, 63 ans, qui vit au Brésil depuis 2004, est actuellement recherché par les autorités, au lendemain de la décision d'un juge de la Cour suprême d'ordonner son arrestation en vue d'une extradition. Ce mandat de détention préventive a été émis jeudi soir par le juge Luiz Fux, pour éviter "une quelconque tentative de fuite" face à une éventuelle extradition.
Vendredi, la Police fédérale a débuté les recherches pour le localiser. Il résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville côtière de l'Etat de Sao Paulo. Peu avant l'annonce de la signature de l'acte d'extradition, la défense de l'ex-militant a présenté un recours devant la Cour suprême pour demander "une révision de la décision" du juge, a indiqué à l'AFP son avocat Igor Sant'Anna Tamasauskas. L'avocat a affirmé ne pas savoir où se trouvait son client, expliquant qu'il ne lui avait pas parlé depuis le mois dernier.
Une longue vie de fuite. Cesare Battisti a été condamné en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970 lorsqu'il appartenait du groupe Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Il clame aujourd'hui son innocence.
Après s'être évadé de prison en 1981, il avait fui d'abord au Mexique, puis en France en 1990. Le président socialiste François Mitterrand (1981-1995) s'était en effet engagé à n'extrader aucun militant d'extrême gauche renonçant à la lutte armée. Le successeur de François Mitterrand, le président de droite Jacques Chirac, n'étant aussi bien disposé, l'Italien avait rejoint clandestinement le Brésil en 2004. Au terme d'un séjour en prison et d'un long processus judiciaire pour l'extrader, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait décidé en 2010 de ne pas livrer le fugitif à l'Italie.