L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été reconnu mercredi coupable de corruption et de blanchiment par la Cour d'appel de Porto Alegre, les trois juges ayant confirmé sa condamnation à de la prison. "Maintenant je veux être candidat à la présidence", a-t-il déclaré dans la foulée en rejoignant une manifestation de ses partisans à Sao Paulo.
Une peine alourdie. Sa peine a par ailleurs été alourdie à 12 ans et un mois de prison, mais ne sera appliquée qu'après épuisement de tous les recours, ce qui peut rallonger la procédure de plusieurs mois. Lula peut en effet encore contester la décision devant une juridiction supérieure, ce qui lui permettrait de repousser l'échéance et de déposer sa candidature à la présidentielle prévue cette année - et dont il est pour l'heure le favori dans les intentions de vote - avant la date butoir du 15 août. En juillet dernier, Lula, 72 ans, avait été condamné en première instance à 9 ans et six mois de prison.
Un appartement en échange de marchés publics. L'icône de la gauche est accusée d'avoir reçu un triplex en bord de mer spécialement rénové par l'entreprise de bâtiment OAS en échange de l'attribution de marchés publics de Petrobras pendant sa présidence (2003-2010). Le juge Gebran Neto a fait état de "preuves au-delà de tout doute raisonnable que cet appartement triplex était réservé au président Lula, avant même qu'OAS ne débute les travaux". La défense de l'ex-président a argumenté qu'aucun titre de propriété n'avait été émis à son nom, mais le magistrat a expliqué que cette absence de document visait justement à dissimuler le vrai destinataire de l'appartement.