Le Liban et ses 600.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays sont confrontés à une "crise humanitaire catastrophique", se sont émus mercredi deux responsables de l'ONU, au moment où l'armée israélienne élargit son offensive dans le sud contre le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah.
Alors que le Conseil de sécurité s'est réuni mercredi sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza et qu'il doit se retrouver jeudi à propos du Liban, la coordinatrice spéciale de l'ONU pour ce pays, Jeanine Hennis-Plasschaert, a relevé devant la presse que "le Liban était confronté à un conflit et à une crise humanitaire aux proportions catastrophiques".
>> LIRE AUSSI - Proche-Orient : une semaine après l'offensive iranienne, pourquoi Israël n'a toujours pas riposté
Benjamin Netanyahu a menacé le Liban de "destructions et de souffrances comme celles que nous voyons à Gaza"
Relayant les exhortations de la communauté internationale, États occidentaux en tête, et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, cette responsable a exprimé "l'espoir qu'Israël soit maintenant disposé à soutenir les nombreux appels" à une désescalade. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé le Liban mardi de "destructions et de souffrances comme celles que nous voyons à Gaza" s'il ne se "libère" pas du Hezbollah.
Depuis octobre 2023 et le début des échanges de tirs transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont près de 1.200 depuis le 23 septembre dernier, selon un décompte de l'AFP fondé sur des chiffres officiels. Le coordinateur de la branche humanitaire de l'ONU, missionné sur le Liban, Imran Riza, a indiqué aux journalistes au siège des Nations unies à New York que le petit pays du Proche-Orient faisait face à "l'une des périodes les plus meurtrières" de son histoire.
Il a évalué à 600.000 le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Liban, dont plus de la moitié sont des enfants. "Même les guerres ont leurs règles", a-t-il tonné à l'adresse de l'État hébreu qui a des relations exécrables avec l'ONU et António Guterres. Le nouvel ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a assuré que son armée "ne visait pas des civils" au Liban, avant d'ajouter : "Mais en même temps, si nous y découvrons des activités du Hezbollah ou des projets de lancer des roquettes sur Israël, nous faisons ce que n'importe quel autre pays ferait".