3,5 millions de Wallons tiennent tête à 500 millions d'Européens. Les habitants de la région belge de la Wallonie refusent toujours de valider l'accord commercial entre l'Union européenne et le Canada, le Ceta. Le temps presse puisque la semaine prochaine, le Premier ministre canadien viendra signer l'accord. Mais les Belges ne lâchent rien.
Un accord vaguement envisagé. Les chefs d'États des 28 étaient à Bruxelles, jeudi, mais tous les regards étaient tournés vers Namur, le siège du gouvernement et du parlement de Wallonie. Dans la soirée, le ministre-président wallon Paul Magnette a fini par tenir une courte conférence de presse lors de laquelle il a refusé une nouvelle fois le compromis qui lui est proposé.
"Je suis au regret de devoir constater de manière manifeste que le Canada aujourd'hui est plus ouvert que l'UE. Donc nous rencontrerons la ministre Freeland [ministre canadienne du commerce extérieur, ndlr]et son négociateur en chef et à l'issue de cette discussion, je reprendrai contact avec la Commission européenne et les autorités belges pour explorer s'il y a encore une chance de trouver un accord", a-t-il annoncé.
Une région s'oppose et tout l'accord est en péril. Paul Magnette va donc expliquer à la ministre canadienne qu'il veut protéger ses agriculteurs, qu'il veut aussi éviter que des multinationales américaines implantées au Canada ne profitent de l'accord. Et pendant ce temps, les 28 pays européens en sont réduits au rang de spectateurs. Ils ne peuvent que saluer la bonne volonté des Canadiens et croiser les doigts. Car comme l'a dit le président du Conseil européen, Donald Tusk, en cas d'échec, le Ceta sera peut-être le dernier traité commercial négocié par l'Europe.