La condamnation par Donad Trump de la haine et de l'intolérance, après les violences de Charlottesville, inclut "bien sûr" celles des suprématistes blancs et des néonazis, a indiqué dimanche un porte-parole de la Maison-Blanche. Cette ville universitaire de 50.000 habitants en Virginie avait déjà vu débarquer le 8 juillet des dizaines de membres du Ku Klux Klan. Samedi, elle a vu se réunir des centaines de nouveaux manifestants radicaux, arborant drapeaux et brassards nazis, multipliant les saluts hitlériens et les slogans racistes. Un rassemblement émaillé de violences qui ont fait un mort et de nombreux blessés. Mais qui sont ces suprématistes blancs ?
Un mouvement protéiforme et des revendications communes. Derrière l'appellation "suprématistes blancs" se cachent près d'un millier de groupuscules, du Ku Klux Klan à la "droite alternative", en passant par les néo-nazis. Si le mouvement n'est pas uniforme, tous ses adeptes sont des nostalgiques de l'esclavage et de la ségrégation. Au total, on dénombre quelques dizaines de milliers de militants, et des sympathisants bien plus nombreux.
"Les hommes blancs en colère". Les suprématistes blancs sont majoritairement localisés dans les États du sud, et ont comme moyens d'action les manifestations, le lobbying local, et surtout les réseaux sociaux. Eux qui n'avaient pas supporté l'élection de Barack Obama ont trouvé en Donald Trump un allié. "Il y a une proportion de la population relativement importante qui adhère ou qui est sensible aux idées. Pendant la campagne, on les a appelés 'les hommes blancs en colère' : des hommes peu qualifiés, qui souffrent du chômage, qui craignent l'immigration, et qui sont le cœur de l'électorat de Trump", précise Marie-Cécile Naves, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Les suprématistes blancs ont plusieurs objectifs : pousser le parti républicain à l'explosion pour le droitiser, mais aussi stopper l'immigration, voire rétablir la ségrégation raciale. Une idéologie qui semble fait de plus en plus d'adeptes. Selon le Southern Poerty Law Center (SPLC), une organisation à but non lucratif basée en Alabama et spécialiste de la lutte contre le racisme, leur nombre aurait augmenté de 69% depuis 2000, avec un bond de 14% pour la seule année 2015.