Le Parlement européen a rejeté jeudi la nomination de l'eurodéputée LR Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux, au sein d'un comité chargé de préparer la mise en place du futur parquet européen.
Un lancement prévu en 2021. La nomination de Rachida Dati, membre du PPE, semblait pourtant acquise après un vote favorable fin mars au sein d'une commission parlementaire. Mais les eurodéputés, réunis en plénière à Bruxelles, ont rejeté cette décision lors d'un vote secret (339 voix contre, 246 pour, 62 abstentions), empêchant la députée de devenir leur représentante au sein du comité de sélection du parquet européen.
Ce nouvel organisme sera spécialisé dans la lutte contre les fraudes au budget européen et contre les fraudes à la TVA à caractère transfrontalier. Vingt pays de l'UE ont pour l'heure décidé d'y participer dès son lancement, prévu d'ici 2021.
Dati dénonce des "raisons purement politiciennes". Rachida Dati a fustigé sur son compte Twitter les votes hostiles de certains eurodéputés, liés selon elle à "leur hostilité à la création de ce parquet européen" ou à "des raisons purement politiciennes, comme des députés socialistes, verts, d'extrême gauche et ALDE français". "Certains se disant de gauche ont voté contre par seul mépris social ou jalousie", a-t-elle ajouté, rappelant que sa candidature avait recueilli davantage de votes favorables que celle de l'eurodéputée Eva Joly (Verts) en commission parlementaire.
Certains en raison de leur hostilité à la création de ce parquet européen et d’autres pour des raisons purement politiciennes, comme des députés socialistes, verts, extrême gauche et ALDE français ! 2/3
— Rachida Dati ن (@datirachida) 3 mai 2018
"La délégation française du groupe PPE regrette que la gauche se soit érigée en force de blocage en donnant des consignes de vote contradictoires pour s'opposer à cette nomination", a réagi de son côté Franck Proust (LR), chef de cette délégation au Parlement européen. "Qu'on ne vienne plus dire qu'ils défendent la place de la France sur la scène européenne!" a-t-il ajouté, jugeant que Rachida Dati avait "porté avec succès la création du parquet européen durant la présidence française de l'UE en 2008".