Une rencontre dans un contexte de forte tension. Donald Trump a reçu mercredi à la Maison-Blanche le chef de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker, au moment où les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre commerciale déclenchée par le président américain semblent dans l'impasse.
Des "alliés", pas des "ennemis". Preuve du niveau de tension dans les discussions en cours, le président de la Commission européenne a tenu à souligner que les États-Unis et l'UE étaient des "partenaires proches", des "alliés", pas des "ennemis". "Nous représentons la moitié du commerce mondial, 1.000 milliards de dollars", a-t-il martelé, soulignant l'impérieuse nécessité pour Bruxelles et Washington de travailler ensemble. Assis à ses côtés, le locataire de la Maison-Blanche a dit s'attendre à quelque chose de "très positif" de la rencontre avec Jean-Claude Juncker, "un homme très intelligent et un homme très dur".
Ma vidéo du Bureau Ovale : Donald Trump accueille Jean-Claude Juncker “a very smart man” Il dit espérer un “accord juste” et dit s’attendre à quelque chose de “très positif” Juncker assure que l’UE et les USA sont des alliés et pas des ennemis. pic.twitter.com/IFZkoN6sXE
— Sonia Dridi (@Sonia_Dridi) 25 juillet 2018
La mise en garde de Xi au même moment. Au même moment, depuis Johannesburg, le président chinois Xi Jinping lançait une mise en garde à son homologue américain, soulignant que personne ne sortirait "vainqueur" d'une guerre commerciale. La rencontre entre le magnat de l'immobilier, qui martèle par tweets interposés sa volonté de ne rien lâcher, et le Luxembourgeois, qui ne cache pas qu'il nourrit peu d'espoirs, s'annonce particulièrement délicate.
Preuve des turbulences liées au bras de fer engagé par le président américain : son administration vient d'annoncer une aide d'urgence de 12 milliards de dollars destinée aux agriculteurs touchés par les représailles aux tarifs douaniers décrétés par Washington visant la Chine, l'Union européenne ou encore le Canada.
Avertissements européens. Donald Trump menace régulièrement de franchir un nouveau cap en l'absence de concessions de la part de Bruxelles : imposer des droits de douane sur les importations de voitures européennes, ce qui inquiète particulièrement l'Allemagne, où ce secteur clé emploie quelque 800.000 personnes. Assurant savoir "comment s'y prendre" avec le président américain, Jean-Claude Juncker a lancé une mise en garde à ce dernier avant de le retrouver, prévenant que l'Europe répondrait "de manière adéquate et immédiate" s'il bougeait sur l'automobile.