La COP26 s'ouvre ce dimanche, à Glasgow. 30.000 experts, diplomates, lobbyistes et autres militants sont attendus ces deux prochaines semaines. 120 chefs d'Etat seront au rendez-vous, même si on remarquera surtout les absents, au premier rang desquels Xi Jinping et Vladimir Poutine. Les enjeux de cette COP26 sont absolument colossaux. Mais si de nombreux indicateurs sont dans le rouge, il reste néanmoins quelques raisons d'être optimiste.
Climat : de nombreux signaux négatifs à l'aune de la COP26...
Si on regarde les indicateurs environnementaux, clairement, ils ne sont pas bons. La situation est même catastrophique. Le réchauffement est plutôt sur une pente de 2,7 degrés que de 1,5 °C. Les émissions carbone sont supérieures à ce qui était prévu et la baisse n'est pas suffisante par rapport aux engagements. On voit déjà toutes les conséquences que l'on peut mesurer qui sont tangibles : la fonte des glaciers, la baisse de biodiversité, la multiplication des incendies, la montée des mers, les événements extrêmes, les pénuries d'eau.
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Tout ceci, d'ailleurs, a déjà des coûts économiques, notamment pour le secteur des assurances. Il faudrait accroître nos objectifs de réduction de carbone, alors même qu'on n'a pas été capable d'atteindre ceux qui avaient été pris, notamment lors des accords de Paris.
Mais est-ce qu'il faut sombrer dans un catastrophisme de bon aloi ? Non, pas du tout. En réalité, si on regarde les choses précisément, il y a des éléments qui sont négatifs, il y a des éléments qui sont beaucoup plus positifs. Ce qui est négatif, c'est très clairement les émissions de CO2 liées à la production d'énergie, et notamment d'électricité. Ne revenons pas sur le fait que l'Allemagne ayant fermé ses centrales nucléaires, elle est devenue l'un des plus gros émetteurs de CO2 au monde.
La question de la Chine est aussi absolument cruciale. Jusqu'à 2030 à peu près, la Chine va continuer d'accroître ses émissions de carbone, alors même qu'elle est le principal émetteur au monde. C'est pour le côté négatif.
... mais de nombreuses choses se mettent en place
Mais pour le côté positif, il faut bien voir que dans tous les pays développés du monde (Chine y compris), les politiques publiques, y compris les politiques économiques, sont reconfigurés au profit de la baisse des émissions de CO2. On a des politiques de mobilité, des politiques d'urbanisme, des politiques de comptabilité : des entreprises, dans ce qu'on appelle la comptabilité extra financière, qui devront, à terme, prendre en compte non plus des données financières, mais aussi des données climatiques. On a même un ministère en France pour ça, qui est logé à Bercy, qui est dirigé par Olivia Grégoire.
On a des débats sur le nucléaire. On a plein de signaux et on obtient quand même quelques résultats. Si vous regardez la France, par exemple, en matière d'émissions de CO2, eh bien nos émissions sont en baisse année après année. Ce n'est pas énorme, et elles ne baissent pas si on prend en compte nos importations. Mais néanmoins, la production de la France est relativement décarbonée et les émissions de cette production diminuent de 1% par an. C'est très important.
Ça veut dire qu'il ne faut pas changer de cap comme on l'entend parfois, mais il s'agit d'accélérer, d'aller beaucoup plus loin. Pour vous donner un chiffre : en France, on investit à peu près 1,3% du PIB dans les politiques climatiques. Ça a doublé en dix ans. Et bien, il faut doubler à nouveau ce chiffre. Non pas dix ans, mais en cinq ans, l'effort est énorme, mais c'est possible.