Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont brandi dimanche la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, au moment où Washington et ses alliés de l'Otan intensifient leurs efforts pour dissuader Moscou d'envahir l'Ukraine, qui elle-même a appelé le pays voisin à retirer ses troupes de la frontière et à dialoguer. A Opytne, à 1 kilomètre du front, là où l’armée ukrainienne affrontent les pro-russes depuis 8 ans maintenant, un village est détruit par les bombardements. L'envoyée spéciale d'Europe 1 est allée à la rencontre des habitants.
Desolation dans un village à 1km du front, dans le Donbass. Il comptait plus de 200 habitants lorsqu’ont débuté les combats, en 2014, seules 40 âmes vivent encore ici, entre les ruines. « La guerre, c’est ça, et je ne le souhaite à personne » : témoignages à venir sur @Europe1pic.twitter.com/C6FbUCvwPd
— Marion Gauthier (@MarionGauthie10) January 30, 2022
La tension augmente
Un étroit escalier descend sous terre dans l’obscurité. Derrière un épais rideaux, une couchette, un vieux poêle, une télévision, et tout juste la place de se mettre debout. Sacha habite cette cave depuis 8 ans. Depuis que deux obus ont éventré sa maison. "Si j'avais pu imaginer que la guerre durerait si longtemps, je serais parti ! Mais maintenant, je ne veux plus", assure-t-il.
Le vieil homme a le regard doux, les mains et les vêtements usés. Il tend l’oreille et note un calme inhabituel : moins de tirs, mais une tension, qui augmente. "Des deux côtés, ils amassent des armes. Nous, nous vivons dans l’attente que quelque chose de grave arrive. Dieu nous préserve d’une grande guerre. On rêve que tout ça s'arrête", poursuit Sacha.
"Il n'y a plus de joie ici"
La petite rue scintille, mais sous la neige s’alignent des portails défoncés et des murs effondrés. "Il n’y a plus de joie ici", soupire Larissa. Elle vit entre deux ruines. Du plastique sur le toit et les fenêtres, des sacs de ciment dans le salon pour renforcer les murs troués par la guerre, la sexagénaire affiche pourtant un grand sourire en servant du thé et des gâteaux. Puis elle se souvient des premières années de combat, les plus violentes. "Les éclats d’obus pleuvaient sur nous. On les entendait qui tombaient puis on entendait les prochains obus qui arrivaient. Il fallait se pencher, s’allonger… J’avais une peur panique de m’allonger, et que l’obus explose à côté", assure-t-elle.
Avant d’être pilonné, le village comptait près de 250 habitants rappelle-t-elle. Ils ne sont plus que 40 aujourd’hui.