Damas a fait part dimanche de sa disposition à coopérer avec le nouvel émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, "à condition qu'il s'éloigne des méthodes de son prédécesseur", selon un responsable syrien cité par le quotidien pro-régime Al-Watan.
Damas va coopérer si les méthodes changent. Le diplomate norvégien, qui doit prendre ses fonctions fin novembre, est le quatrième négociateur chargé de trouver une solution pacifique au conflit qui déchire la Syrie depuis 2011. Il succédera à l'Italo-Suédois Staffan de Mistura, qui avait annoncé son départ en octobre après quatre ans d'efforts infructueux. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, a affirmé à Al-Watan que la Syrie coopérerait avec le nouvel envoyé de l'ONU, comme elle l'a fait avec ses trois prédécesseurs, mais "à condition qu'il évite les méthodes" de Staffan de Mistura.
Damas avait accusé l'ancien émissaire de subjectivité. "Nous prêtons totale allégeance à l'unité du pays et celle du peuple syrien, et nous ne tiendrons pas aux côtés des terroristes, comme l'a fait son prédécesseur", a argué Fayçal Moqdad, en allusion aux groupes rebelles. Damas avait régulièrement accusé Staffan de Mistura de subjectivité sur le conflit. Yahya al-Aridi, le porte-parole du Comité des négociations syriennes, qui représente les principaux groupes d'opposition, a de son côté estimé que le changement d'émissaire n'aurait guère d'impact sur le sort de son pays s'il n'y avait pas de volonté internationale et de consensus sur une feuille de route politique.
"Cet homme a de l'expérience, allant de l'Irak au Liban et aux Nations unies", a-t-il déclaré. "Nous espérons qu'il sera plus ferme et nommera immédiatement les choses par leur nom", a dit Yahya al-Aridi.
Une "mission impossible". Avant Staffan de Mistura, l'Algérien Lakhdar Brahimi et l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avaient déjà jeté l'éponge. Le diplomate ghanéen avait ensuite décrit sa fonction comme une "mission impossible". Actuellement ambassadeur de Norvège en Chine, Geir Pedersen a notamment fait partie de l'équipe norvégienne derrière les négociations secrètes ayant abouti en 1993 à l'accord d'Oslo, sur le conflit israélo-palestinien. Diplomate chevronnée, il a également représenté son pays de 1998 à 2003 auprès de l'Autorité palestinienne.