Le gouvernement allemand a dit dimanche s'attendre à ce que le FMI continue à participer à l'aide à la Grèce surendettée, en dépit des doutes exprimés récemment par l'institution de Washington. "Je pars du principe" que le FMI va rester partie prenante avec la zone euro du plan de soutien à la Grèce, a déclaré dans la soirée le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à la chaîne de télévision publique ARD.
Crainte d'une poussée de fièvre dans la zone euro. Il s'exprimait à la veille d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues de la zone euro sur le sujet, et à trois jours d'une rencontre cruciale mercredi à Berlin entre la chancelière allemande Angela Merkel et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde. Deux réunions qui interviennent alors que les inquiétudes au sujet de la dette de la Grèce se sont accentuées ces dernières semaines, faisant craindre une nouvelle poussée de fièvre en zone euro.
Des "engagements clairs". Wolfgang Schäuble s'est dit optimiste "car nous avons des engagements clairs, qui prévoient que si la Grèce remplit ses obligations" en matière de réformes de son économie pour réduire ses dépenses budgétaires et augmenter ses recettes, "alors le FMI s'est engagé" à maintenir son soutien, selon lui. "Je pense que cela sera atteint dans les prochaines semaines", a souligné Wolfgang Schäuble. Le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie allemande, Peter Altmaier, a envoyé des signaux similaires. "Pour nous, au gouvernement allemand, les choses sont claires, nous voulons que le FMI reste impliqué et nous œuvrons pour que cela soit le cas", a dit le ministre à la Chancellerie dans l'édition dominicale du journal Bild. "Je pense qu'il y a de bonnes chances pour que nous ayons au bout du compte une solution avec la participation du FMI", a-t-il ajouté.
Des doutes du FMI. Le FMI a récemment fait planer la menace d'un arrêt de sa participation aux plans d'aide, en estimant que la Grèce n'était plus en mesure de rembourser ses emprunts. Le Fonds monétaire international, qui doit lui-même rendre des comptes à ses Etats membres sur les prêts qu'il octroie, a réclamé que la zone euro accorde une réduction du montant de sa dette énorme, afin de la rendre plus soutenable. Un geste que refuse catégoriquement l'Allemagne, surtout à quelques mois d'élections législatives dans le pays et alors que le soutien à la Grèce n'a jamais été très populaire dans l'opinion.