A défaut de pouvoir atteindre le président américain Donald Trump, l'opposition démocrate s'attaque à son équipe.
Trump très en retard. Boycotts, demandes d'informations, délais de procédure : les démocrates usent depuis le 20 janvier de tous les moyens dilatoires possibles au Sénat pour retarder la confirmation du premier gouvernement Trump, une obstruction exceptionnelle, en rupture avec la tradition et à la mesure de la défiance suscitée par le 45ème président des Etats-Unis. Seuls trois ministres régaliens (Défense, Sécurité intérieure, département d'Etat) ainsi que celle des Transports ont à ce jour été confirmés par les sénateurs, sur les 15 membres du "cabinet". A ce stade, Barack Obama en avait déjà 12 en 2009, et George W. Bush la totalité en 2001.
Six hauts responsables seulement. Le chef de la CIA et l'ambassadrice à l'ONU, qui ont un rang équivalent au cabinet, ont également été confirmés, amenant le total à seulement six hauts responsables. Mais la Justice, l'Intérieur, l'Agriculture, le Commerce, le Travail, l'Energie, l'Education... restent sans tête, forcés de fonctionner avec des chefs intérimaires souvent hérités de l'administration précédente. "Ils devraient avoir honte ! Et après, on s'étonne que rien ne fonctionne à Washington !" s'est agacé le milliardaire sur Twitter.
Après sa prise de fonctions, les démocrates ont rapidement établi une liste de huit ministres à cibler. Et le feu de barrage a immédiatement commencé. "Je n'ai jamais vu de cabinet peuplé d'autant de banquiers et de milliardaires, avec autant d'énormes conflits d'intérêts et si peu d'expérience et d'expertise dans les domaines sur lesquels ils auront autorité", a justifié leur chef, Chuck Schumer, adversaire principal du locataire de la Maison-Blanche.