Les autorités américaines ont annoncé jeudi avoir inculpé un ancien dirigeant d'Audi, marque haut de gamme du groupe Volkswagen, dans le scandale des moteurs diesel truqués.
Une tromperie sur les niveau des émissions polluantes. Giovanni Pamio, un Italien de 60 ans, est accusé d'avoir joué un rôle dans la "conspiration" visant à tromper les autorités et les automobilistes américains sur le niveau réel des émissions de gaz polluantes de voitures Audi, explique un communiqué du département de la Justice (DoJ). Fin 2015, Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions dépassant jusqu'à 40 fois les normes autorisées.
Le groupe a mis fin aux poursuites américaines en échange du paiement d'une amende criminelle de 2,8 milliards de dollars. Au total, le premier constructeur automobile mondial a accepté de verser 23 milliards de dollars aux Etats-Unis, en particulier pour indemniser quelque 600.000 automobilistes et réparer les dégâts causés à l'environnement.
Des logiciels permettant de frauder. D'environ 2006 à 2015, Giovanni Pamio a géré une équipe d'ingénieurs responsables de la conception de systèmes de contrôle des émissions, y compris d'oxyde d'azote (NOx) pour les véhicules diesel aux Etats-Unis. "Une fois que M. Pamio et ses co-conspirateurs ont réalisé qu'il était impossible de calibrer un moteur diesel respectant les normes sur les émissions de NoX avec les contraintes imposées par d'autres divisions de l'entreprise, il a ordonné à des salariés d'Audi de concevoir et mettre en oeuvre des logiciels permettant de frauder aux tests américains sur les émissions", note le DoJ. Ils ont "délibérément choisi de ne pas mentionner ces logiciels et ils ont en toute connaissance de cause assuré que les véhicules respectaient les normes américaines sur les émissions de NoX", ajoute le document.
Les autorités américaines avaient procédé à la première inculpation d'un salarié de Volkswagen dans cette affaire en septembre 2016, un ingénieur américain qui avait plaidé coupable pour éviter un procès. Six autres cadres de l'entreprise ont depuis été mis en cause, dont un a été arrêté en janvier à Miami.