Les avocats de deux djihadistes françaises, détenues en Irak pour avoir rejoint le groupe Etat islamique (EI), ont appelé Emmanuel Macron à "une mobilisation sans faille" au cas où elles seraient condamnées à mort, dans un courrier dont l'AFP a eu connaissance mercredi.
"La France, non seulement a aboli la peine de mort en 1981, mais fait partie des pays en pointe dans la mise en oeuvre d'une ambition aux fins de (la) voir abolie universellement (...) en toutes circonstances, quelle que soit la gravité des crimes commis", écrivent William Bourdon, Vincent Brengarth et Martin Pradel dans cette lettre adressée mardi au président de la République.
Deux Françaises capturées après la chute de Mossoul. Ils mettent en avant "l'exceptionnelle mobilisation" dont font preuve les autorités françaises afin d'éviter la peine capitale à Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie où il est accusé de trafic de drogue. Les trois avocats défendent deux Françaises capturées après la chute de Mossoul en juillet et incarcérées à Bagdad dans l'attente de leur procès.
Djamila, 28 ans, est partie dans la région irako-syrienne en 2015 avec son mari, qui aurait été tué. Elle est détenue avec sa fille, née sur place. Melina, 27 ans, a quitté la France également en 2015 et a été arrêtée avec ses quatre enfants. Les trois premiers ont été rapatriés tandis que le plus jeune, âgé de quelques mois, est resté avec sa mère. Une troisième Française est actuellement en attente d'un procès en Irak pour des faits similaires.
Une ressortissante allemande condamnée à mort. Dimanche, la justice irakienne a condamné à mort une ressortissante allemande qui avait rejoint l'EI, une première pour une femme européenne. "Il nous paraît cohérent que cette mobilisation, dès lors qu'une jeune allemande risque d'être prochainement exécutée, puisse s'exprimer d'une voix commune à l'échelle européenne", relèvent les avocats dans leur courrier.
Les autorités irakiennes n'ont jamais indiqué officiellement le nombre de djihadistes faits prisonniers pendant la contre-offensive des forces pro-gouvernementales qui ont réussi en 2017 à chasser l'EI de toutes les villes d'Irak dont l'organisation avait pris le contrôle. Quelques dizaines de Français se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak ou en Syrie avec plusieurs dizaines de mineurs, d'après une source proche du dossier.