Le président américain Donald Trump a défendu mardi sa réaction initiale, très controversée, aux violences qui ont secoué samedi Charlottesville, estimant qu'il y avait des torts "des deux côtés". "Je pense qu'il y a des torts des deux côtés", a-t-il lancé, évoquant les membres de la droite suprémaciste et les manifestants qui s'étaient rassemblés pour les dénoncer.
"Quand je fais une déclaration, j'aime être correct". En marge du rassemblement, un sympathisant néonazi a tué une femme de 32 ans et blessé une vingtaine de personnes en fonçant dans une foule de manifestants anti-racisme. Vivement critiqué pour avoir refusé dans un premier temps de dénoncer explicitement les groupuscules d'extrême droite après ces violences, Donald Trump a finalement déploré lundi ces "violences racistes" et pointé du doigt les suprémacistes blancs. "Quand je fais une déclaration, j'aime être correct. Je veux les faits. Les événements venaient d'avoir lieu", a-t-il dit pour expliquer pourquoi il avait attendu lundi pour finalement condamner "les violences racistes" qui ont lieu dans cette petite ville de Virginie.
Mais face au feu roulant des questions, Donald Trump a ensuite justifié sa première approche. "J'ai regardé de très près, de beaucoup plus près que la plupart des gens. Vous aviez un groupe d'un côté qui était agressif. Et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Personne ne veut le dire", a-t-il affirmé. "Que dire de l'Alt-left qui a attaqué l'Alt-right (terme qui désigne la droite alternative) comme vous dites ? N'ont-ils pas une part de responsabilité ? Ont-ils un problème ? Je pense que oui", a-t-il lancé. "J'ai condamné les néonazis. Mais tous les gens qui étaient là-bas n'étaient pas des néonazis ou des suprémacistes blancs, loin s'en faut", a-t-il poursuivi, répétant que ce fut "une terrible journée".
When asked about the alt-right in Charlottesville, POTUS says "define alt-right to me...what about the alt-left that came charging at them?" pic.twitter.com/xKhrL7iGDb
— ABC News (@ABC) 15 août 2017
Steve Bannon est "quelqu'un de bien, pas un raciste". Donald Trump a par ailleurs pris la défense de Steve Bannon, son très controversé conseiller stratégique, estimant que c'était "quelqu'un de bien, pas un raciste". "J'aime bien Steve Bannon, c'est un ami", a-t-il ajouté. Le quotidien New York Times (NYT) a écrit mardi que le magnat des médias Rupert Murdoch avait récemment exhorté Donald Trump à limoger Steve Bannon, chantre de la droite alternative américaine.
Selon le journal, c'est au cours d'un dîner à la Maison-Blanche début août que Rupert Murdoch, fondateur de Fox News, a enjoint le président de se débarrasser de l'ancien patron du site Breitbart, dont il a fait une plateforme pour l'extrême droite américaine, rebaptisée "alt-right" ou droite alternative. CBS News a également affirmé que Steve Bannon était dans une position précaire. Steve Bannon "fait l'objet en réalité une presse très injuste", a relevé Donald Trump mardi. "C'est une bonne personne", a appuyé le président, qui a laissé planer le doute concernant l'avenir de son conseiller, soulignant qu'il était arrivé "tard" dans son équipe. "Nous verrons ce qui arrivera à Steve Bannon", a conclu Donald Trump.