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Aviva Fried (correspondante aux Etats-Unis) // Crédit photo : TIMOTHY A. CLARY / AFP
L'ancien président des États-Unis Donald Trump a été reconnu pénalement coupable pour paiements dissimulés à une star de films pour adultes. Un événement sans précédent qui pose de nombreuses questions autour des potentielles conséquences sur la campagne présidentielle, qui bat son plein outre-Atlantique, mais qui sert le camp démocrate, comme républicain.

C'est du jamais-vu pour un ancien président américain. Donald Trump a été reconnu coupable des 34 chefs d'accusation qui étaient retenus contre lui, dans l'affaire de paiements dissimulés à une star de films pour adultes. Et si le candidat à l'élection de 2024 clame une nouvelle fois son innocence, estimant avoir eu "un procès truqué avec un juge corrompu", cette décision est sans précédent et laisse un flou autour de la suite de la campagne. 

Vers une peine d'emprisonnement ferme ?

Car il n'y a pas de mode d'emploi pour gérer la situation. Donald Trump reste libre de ses mouvements pour l'instant sans caution et sa peine sera prononcée le 11 juillet prochain. L'ancien président en cours jusqu'à quatre ans de prison, ce qui pose des problèmes logistiques. Ainsi, tous les anciens présidents américains sont protégés par les services secrets. Si Donald Trump doit aller en prison, le sujet de sa protection devra forcément se poser. 

Bien sûr, ce questionnement reste théorique car dans la pratique, la justice ne devrait pas prononcer de peine d'emprisonnement contre l'ancien locataire de la Maison-Blanche. Le juge devrait y préférer une peine avec du sursis ou peut-être une assignation à domicile, ce qui compliquerait la suite de la campagne électorale. 

Un argument de campagne

Car, même condamnée, la Constitution américaine n'interdit à personne d'être candidat à la présidence. Pire, il est même possible de pouvoir exercer le pouvoir depuis... une prison. Un point à souligner, et qui fait le beurre de Donald Trump, bien déterminé à se servir de sa condamnation pour séduire un peu plus sa base électorale. Son équipe a notamment envoyé plusieurs mails et sms aux partisans, appelant ces derniers à soutenir le candidat républicain, désigné désormais comme "prisonnier politique". 

Du côté de Joe Biden, on espère bien que les électeurs refuseront de donner leur voix à un criminel fraîchement condamné. Mais il n'est pas certain que l'une ou l'autre tactique soit particulièrement payante, les électeurs se disant surtout préoccupés par l'économie. Mais, une chose est sûre, cette décision de justice devrait diviser encore un peu plus les Américains.