Le 5e sommet Europe-Afrique a débouché mercredi soir sur une série de mesures d'urgence pour mettre un terme à l'esclavage de migrants en Libye, devenu un des thèmes centraux des débats. Évacuation d'urgence des Africains désirant quitter la Libye, "task force" policière et de renseignement, commission d'enquête mais aussi une communication pour dissuader les jeunes de tenter l'exode sont prévus, a annoncé le président français Emmanuel Macron à l'issue d'une réunion d'urgence de neuf pays sur le sujet.
Des opérations "dans les prochains jours". Après le scandale international né de la diffusion d'images de marché aux esclaves en Libye, l'immigration s'est imposée comme le thème majeur du sommet qui réunit environ 80 chefs d'État et de gouvernement ainsi que 5.000 délégués à Abidjan mercredi et jeudi. Les dirigeants se sont mis d'accord pour mener des "opérations d'évacuation d'urgence dans les prochains jours ou semaines", a dit Emmanuel Macron. Une mesure qui concerne "toutes celles et tous ceux qui veulent être évacués" pour "les aider à revenir vers leur pays d’origine".
"Cette décision a été prise lors d'"une réunion d'urgence avec l'UE, l'UA, l'ONU, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Tchad, le Niger, la Libye, le Maroc et le Congo", a encore précisé Emmanuel Macron devant la presse, en marge du sommet Europe-Afrique d'Abidjan.
Gel des avoirs des trafiquants identifiés. L'UE, l'UA (Union africaine) et l'ONU se sont aussi engagées à geler les avoirs des trafiquants identifiés. L'UA va mettre en place une commission d'enquête, a encore ajouté le président de la République. Enfin les pays réunis ont décidé de "mettre en place une communication volontariste destinée aux Africains pour dénoncer la traite des humains en Libye et décourager ceux qui cèdent aux sirènes des passeurs qui promettent monts et merveilles". Le président français a aussi souhaité une stabilisation politique en Libye, seule solution durable selon lui contre ces exactions.