Un an après la grande "Marche des femmes" qui avait défié Donald Trump au lendemain de son investiture, des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi à New York, Washington et dans plus de 250 villes américaines pour dénoncer sa politique. À New York, une foule colorée et majoritairement féminine, souvent coiffée des bonnets roses emblématiques de la marche de 2017, emplissait à la mi-journée Central Park West, l'avenue qui borde Central Park et se termine au pied du Trump International Hotel, un des hôtels de luxe de l'empire immobilier du président américain.
"Une érosion de la démocratie". "Par où commencer ? Il y a trop de choses qui ne vont pas, je ne peux pas choisir", a déclaré LeighAnn Ferrara, une mère de 35 ans, interrogée sur la raison qui l'avait poussée à venir manifester avec deux voisines depuis le nord de l'Etat de New York. "Nous vivons dans un monde alternatif, ça va vraiment mal, je constate une érosion de la démocratie", a affirmé sa voisine Althea Fusco, 67 ans, qui avait ressorti le bonnet rose qu'elle avait tricoté pour la marche de Washington il y a un an. Les panneaux brandis par les milliers de manifestants reflétaient les multiples raisons de leurs frustrations : du durcissement de l'immigration au harcèlement des femmes, qui n'a jamais été autant exposé qu'avec le mouvement #Metoo, en passant par la santé ou l'environnement.
Look at this crowd—the early birds are already here, ready and excited to March. #WomensMarchNYC#WomensMarch2018#WomensMarchNYC2018pic.twitter.com/aOJ2lM3FGj
— NYCWomensMarch (@nycwomensmarch) 20 janvier 2018
Grabbing NYC by the streets ✊ #WomensMarch2018#WomensMarch#WomensMarchNYCpic.twitter.com/jfRIXEgooT
— Samy Nemir Olivares (@Samynemir) 20 janvier 2018
Awesome turnout for the Women’s March NYC 2018! #womensmarchnyc#womensmarchpic.twitter.com/8jHbAlm0XJ
— Lisa Vogt (@LisaVogtSF) 20 janvier 2018
Convaincre de voter aux "midterms". Des dizaines de militants appelaient les manifestants à s'enregistrer sur les listes électorales, avec en tête les échéances nationales de novembre prochain : les démocrates espèrent alors ravir aux républicains la majorité du Congrès et bloquer les politiques du président. "L'objectif du jour est d'enregistrer des centaines de milliers d'électeurs à travers les Etats-Unis", a précisé une militante, Marion Novack, 71 ans. Des milliers de personnes manifestaient aussi à Washington et Chicago, des villes comme New York tenues par les démocrates. "On était allé à la première marche (l'an dernier) mais le travail est loin d'être terminé, il y a tant de choses à reprendre", a déclaré Tanaquil Eltson, 14 ans à peine, qui défilait avec sa mère dans la capitale fédérale.
Protesters in Washington also here to defend the #dreamers. #WomensMarch2018pic.twitter.com/VcmGcsir8C
— Sonia Dridi (@Sonia_Dridi) 20 janvier 2018
“This is what a “Stable Genius” looks like” #WomensMarch2018#washingtonpic.twitter.com/spHeL2tjMW
— Sonia Dridi (@Sonia_Dridi) 20 janvier 2018
Des manifestantes appellent les femmes à voter aux prochaines élections de mi-mandat pour que les démocrates puissent regagner des sièges au Congrès...et qu’une procédure de destitution puisse éventuellement être engagée. #WomensMarch2018pic.twitter.com/EAoaSj8bp0
— Sonia Dridi (@Sonia_Dridi) 20 janvier 2018
Les organisatrices de la "Women's March" - qui prévoyaient ce week-end des manifestations dans des centaines de villes américaines et européennes - ont placé la marche sous le mot d'ordre "Le pouvoir est dans les urnes", espérant convertir toutes les frustrations en mobilisation électorale.