L'administration du président Donald Trump a réaffirmé dimanche que le financement de son mur à la frontière mexicaine est une condition à l'approbation du budget américain, quitte à risquer une paralysie du gouvernement en cas d'échec des négociations. Le milliardaire républicain espère que le Congrès approuvera dans les jours qui viennent une partie du financement de ce mur, promesse phare de sa campagne, avant d'entériner lui même le budget.
Prêt à lâcher du lest sur l'Obamacare. Faute d'accord, le gouvernement risque d'être paralysé samedi prochain, à l'occasion du 100e jour du magnat new-yorkais à la Maison Blanche, ce qui engendrerait la fermeture de facto d'agences gouvernementales. Le directeur du Budget, Mick Mulvaney, a tendu la main à l'opposition démocrate, assurant que la Maison Blanche était prête à lâcher du lest sur la réforme de l'assurance maladie "Obamacare", pour obtenir ce financement. À défaut, Donald Trump mettra-t-il son veto au budget ? "Je ne sais pas encore", a répondu Mick Mulvaney sur Fox News.
"Le comble de l’irresponsabilité". "Nous demandons à ce que nos priorités" soient financées, a-t-il ajouté. "La paralysie n'est pas ce que nous désirons et ce n'est pas un levier. Nous ne voulons pas en arriver là", a-t-il ajouté. Les démocrates ne semblent toutefois pas enclins à saisir cette opportunité. "Penser qu'il pourrait envisager la paralysie du gouvernement américain en raison de sa proposition excentrique de mur à la frontière, (...) ce serait le comble de l'irresponsabilité", a dénoncé le numéro 2 démocrate au Sénat, Dick Durbin, sur CNN.
Régulièrement, le spectre d'une paralysie du gouvernement fédéral est brandie lors des négociations sur le budget aux États-Unis. Souvent évitée, elle est toutefois devenue réalité à quelques reprises ces dernières années, notamment en 2013 déjà sur fond d'affrontement politique concernant "Obamacare", mesure emblématique du mandat de Barack Obama. La paralysie avait alors duré 16 jours.