La Commission fédérale des communications (FCC), régulateur américain du secteur, s'est prononcée jeudi pour la fin du principe de "neutralité du net", qui oblige les fournisseurs d'accès internet (FAI) à traiter tous les contenus en ligne de la même manière. La décision de la FCC, qui a estimé que la réglementation actuelle était un obstacle aux investissements, autorise théoriquement les FAI à moduler la vitesse de débit internet en fonction du contenu qui passe dans leurs "tuyaux" ce qui pourrait aboutir à la création d'un "internet à deux vitesses".
Craintes d'une augmentation des prix. Les partisans de la "neutralité" craignent de leur coté que les FAI soient tentés de faire payer plus cher pour un débit plus rapide, ou bloquent certains services leur faisant concurrence, comme la vidéo à la demande, la téléphonie par internet ou les moteurs de recherche. Avec cette décision, "nous restaurons la liberté d'internet" et "nous aidons les consommateurs et la concurrence", a déclaré le président de la FCC Ajit Pai devant la commission, juste avant le vote.
Un débat vif aux États-Unis. Cette décision "ne va pas tuer la démocratie" ni signifier "la fin de l'internet tel que nous le connaissons", a-t-il ajouté, faisant allusion aux arguments des tenants de la neutralité. La FCC "donne les clés de l'internet" à "une poignée d'entreprises multimilliardaires", a regretté pour sa part Mignon Clyburn, membre de la FCC qui a voté contre la décision. Le débat sur la "neutralité du net", très vif, dure depuis une dizaine d'années aux Etats-Unis. Une centaine de défenseurs de ce principe ont manifesté jeudi matin devant le siège de la FCC, installant un mini-mausolée à la mémoire de l'internet "comme on l'a toujours connu".